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Critique de Totophe17


Ce roman graphique se déroule au Canada. C'est une nouvelle étape pour cette famille qui cherche un nouveau territoire pour commencer une nouvelle aventure, pour aller au bout de leurs rêves.

Yvon Roy nous raconte l'histoire des rêves d'un père, rêves qu'il impose à toute sa famille. Sa femme et ses deux fils suivent. Pour les deux garçons, c'est un peu magique, ils vont se mettre à r^ver ou bien à réaliser leurs rêves d'enfants.

Les conditions de vie sont rudes, tout est à construire ce que le père fait avec un enthousiasme débordant mais qu'il impose à sa femme et à ses enfants. Tout le monde doit participer aux travaux. c'est assez compliqué au bout d'un moment pour la mère, qui aurait pu envisager une autre vie. La mère était passionné de piano et aurait pu se construire une carrière d'artiste. Elle a fait le choix (ou bien on l'a aidé à faire le choix) de fonder une famille.

Les garçons sont captivés par cette nouvelle vie. Ils bénéficient de l'école à la maison, s'enrichissent des lectures dans les livres de leur père. Ils sont aussi plongés dans la religion et se retrouvent au sein d'une communauté. Mais leur mode de vie interpellent les autres habitants et surtout les autres jeunes.

À la maison l'atmosphère est tendue, de plus en plus tendue entre le père et la mère. Les disputes sont de plus en plus fréquentes, leur mère est dépressive et la violence s'installe peu. leur mère n'arrive pas toujours à se contrôler quand les garçons n'ont pas l'attitude qu'elle voudrait leur voir tenir.

Les deux garçons vont se réfugier dans leurs rêves, dans leur imagination. Ils vont s'inventer une autre vie, s'inventer une vie où ils seront des héros, admirés, adulés, une vie différente de la réalité. C'est pour eux un moyen de fuir la sûreté de leur vie quotidienne.

Yvon Roy nous propose un récit dur où la dépression est prégnant et à des conséquences sur la vie des enfants. Ceux-ci vont chercher un moyen de ne pas sombrer dans la folie, un moyen d'échapper à un quotidien noir et difficile à supporter. C'est parce qu'ils ont une vie imaginée, qu'ils vont pouvoir se construire et se permettre d'envisager de devenir adulte. Ils vont apprendre à ne pas voir les autres comme des ennemis et des entraves à leurs projets mais comme des êtres pouvant avoir des sentiments. Les deux garçons vont devoir comprendre que l'on peut les aimer sans les taper et les battre.

Yvon Roy a fait le choix du noir et blanc pour son roman graphique. Il a choisi un style graphique simple, épuré où tout est centré sur les personnages. Les scènes de furie de la mère sont saisissantes comme les scènes de cauchemars de l'un des deux garçons.

L'histoire semble laissée en suspens par Yvon Roy. Les deux garçons seront-ils marqués à vie par les drames et les blessures de leur enfance ? Arriveront-ils à se faire accepter des autres et à accepter les autres ? Est-ce que ce sont de véritables graines de bandits ? Est-ce que l'amitié et l'amour peuvent aider à la rédemption ?

C'est sûrement au lecteur d'imaginer la suite. Cela laisse un goût d'inachevé et peut-être un certain malaise.
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