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Critique de Bazart


Camille Royer, née à Paris d'une mère japonaise, a grandi tant bien que mal bercée par la double culturelle franco japonaise. Diplômée de l'école Estienne, elle a choisi de faire un stage de fin de cycle chez un illustrateur au Japon, l'occasion de créer sa propre relation avec ce pays loin des histoires de familles houleuses.

Lors de ce voyage, elle aura jeté les prémisses de son premier roman graphique dans lequel elle plonge dans ses souvenirs d'enfance peuplés de personnages et de situations fantomatiques et poétiques.

Car Camille, lorsqu'elle a à 8 ans, a du mal à s'endormir à causes de cauchemars incessants et comprend vite en analysant ses cauchemars avec sa mère combien celle ci se sent déracinée et en conflit avec ce pays et cette famille qui l'a répudiée du fait de son mariage avec un français. .
Indubitablement la petite fille verra le Japon d'un mauvais oeil car c'est le pays qui pourrait lui reprendre sa mère. Ce roman graphique d'une grande sensibilité, aux images puissantes, entremêlant souvenirs d'enfance et fantasmagories plus ou moins effrayantes est aussi celui de la réconciliation avec ce pays maternel.

Camille Royer y questionne avec pertinence et délicatesse son identité, partagée entre sa curiosité pour de pays qui la fascine et lui fait peur en même temps.

Son album sonde ainsi la puissance des liens maternels à travers une quête identitaire aux illustrations épurés et aux couleurs oscillant entre inquiétudes et douceurs, selon l'heure de la journée à laquelle ces histoires se déroulent.

Mon premier rêve en japonais, qui était le projet de fin d'études de Camille Royer est aussi une belle nouvelle preuve que l'art possède des capacités de résilience insoupçonnée .
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