Peut-être que si ça avait été le cas,j’aurais pu les sauver. Ce qui était totalement faux, je ne pouvais que l’admettre, puisque les médecins m’ont dit qu’ils étaient morts sur le coup. Mais le fait de n’avoir pu assisté à leur enterrement m’apparaissait comme une impardonnable faute. Quand je me suis réveillée, je n’avais plus le choix. Pierre et Laurène Predier étaient morts. Enterrés. Et moi, Cassandre Predier, j’étais orpheline. Finalement, je vais peut-être les laisser couler ces larmes. Elles prenaient tellement de place à l’intérieur, après tout.
Je reviendrai.
C'était la promesse de expression de haine qui s'était peigné sur ce visage mutilé.
Je rouvris les yeux sur… moi. Je soupirais, soulagée de retrouver mon image dans le miroir, dans cette robe. C’était Gilly qui me l’avait acheté, elle moulait ma taille de façon particulièrement sexy, à la limite de la provocation. J’avais rajouté un chapeau pointu et des bottes plates noires.
J’allais passer une bonne soirée, comme à Paris, quand j’étais Cassie Prédier, une fille cool et sympa qui aimait s’amuser. Je ne serais pas la Cassie orpheline aux pouvoirs surnaturels et aux hallucinations douteuses. Pas ce soir. Je serais jolie. Je serais Cassie. Juste moi. Toute de noire vêtue, je descendis jusqu'à l’entrée où se trouvaient Robert et Gilly qui devaient m’amener en voiture. Ma tante était super excitée, plus que moi en tout cas. Quant à moi, malgré mes bonnes résolutions, j'étais plutôt nerveuse.
Alors, as-tu ton Éveil, Cassie ?
– Non, j'ai arrêté de chercher à le provoquer, dis-je sans plus de détails.
– j'étais venu pour te dire que sur ordre du directeur, changeais de classe pour la classe A.
– À cause de moi, ta mère… Ta mère a une peur que tu fasse ça toute seule, devant des gens et qu'on
découvre qui tu étais réellement. Qui vous étiez. Alors elle a fait oublier tous tes pouvoirs. Mais pour moi
vos pouvoirs sont des dons. Tu n'es pas du tout un monstre, tu es Cassandres Prédier, tu es Cassie.
La vérité, c'est que j'avais peur. Pas de mes pouvoirs mais de la réaction des autres. Que dirait tante Gilly ?
– Quoi ? Qu'est-ce qui est normale ?
– Ce sentiment de malaise, d'infériorité quand on voit, lorsqu'on croise mon regard.
"On dansait comme des fous, comme des enfants, comme des gamins insouciants. Je ne vis pas le temps passer, je me souviens juste des regards des autres. Admiratifs, envieux, jaloux, moqueurs...Peu m'importait. Je me sentais puissante, forte."
- Je ne me crois pas capable d’attendre comme un gentleman de te sauver pour pouvoir te voler un baiser, dit-il. Surtout quand, je me retrouve seul avec toi. […]
Je suis déçu, j’y aurais eu droit si c’était moi et non pas Charlie qui t’avait sauvée. […]
- Evon…
- Oui ?
- Qui t’as dit qu’il fallait absolument que tu me sauves une troisième fois pour m’embrasser ? réussis-je à dire alors que mon cœur cognait ma poitrine et que mon sang affluait dans ma tête.