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02 janvier 2014
Le temps facteur de domination ou de libération

« Les urgences temporelles confrontent l'action publique aux temps de vivre. Dans plein de domaines, de multiples façons. Les politiques des temps, vous en reprendrez bien un peu ».

Rythmes de travail, rythmes de vie, rythmes de la ville, rythmes des services publics. « Des parties entières de la population sont, souvent involontairement, exclues de certains services parce que ce n'est pas ouvert au bon moment ».

Toutes les heures de travail ne sont pas équivalentes. le travail de nuit nuit gravement à la santé. Penser les rythmes d'ouverture, de services nécessite de ne transiger ni avec la santé des travailleuses et des travailleurs, ni avec leurs conditions de travail. Ni de répandre la déréglementation par l'intermédiaire du « volontariat ».

Nous travaillons trop. le mouvement de baisse du temps de travail commencé au début du vingtième siècle s'est heurté aux murs du néolibéralisme, aux politiques de soumission aux intérêts des possédants des outils de production, de la propriété lucrative.

Si nous travaillons trop en tant que salarié-e-s, il ne faudrait pas oublier cet immense travail invisibilisé, ce travail domestique, assuré très majoritairement par les femmes.

Prendre à bras le corps l'urgence temporelle, c'est aussi agir sur ces trois points. Et débattre démocratiquement des tensions, des contradictions entre les temporalités, les contraintes et les besoins des un-e-s et des autres.

Le livre propose des questionnements, des analyses et des bilans de politique de collectivités territoriales en faveur de la maîtrise des temps individuels et collectifs, d'aménagement de lieux et de services communs.

Sans contourner les complexités, les tensions, les expériences relatées permettent d'interroger une partie du vivre ensemble.

Des sujets, souvent dans l'ombre, mais qui questionnent à la fois l'organisation irrationnelle de nos sociétés, les inégalités reproduites, les déchirements temporels, les arrangements précaires…

Je ne présente que certains éléments, subjectivement choisis.

Contraintes d'accessibilité d'ordre temporel, jours et horaires d'ouverture, temps de déplacement ; temps de coordination et de régulation professionnelle ; temps sociaux et aménagements…

Nos temps sont de plus en plus contraints par « les notions d'instantanéité et d'immédiateté », par les continuités entre temps de travail et temps personnel, par les sollicitations permanentes favorisées par les nouvelles technologies de communication, « il faut savoir dire non et maîtriser les interruptions ».

Temps collectifs et individualisation des temps, « horaires modulables, imprévisibles, irréguliers », sexe des temps, temps partiel imposé, usages et pérégrinations, polyrythmie, temps de déplacement et nuisances environnementales, « le partage des lieux induit une décélération grâce en particulier à la diminution des déplacements des usagers », désynchronisation et accélération, temps court, immédiat, « Dans l'urgence, on entre dans une logique du transitoire à l'opposé de la durée, dans une logique palliative avec un effet « sparadrap » plus qu'un travail approfondi, dans la ponctualité de la prise en charge des usagers là où leur problématique dominante est frappée du sceau de la chronicité… ».

Coproduction des espaces par les citoyen-ne-s, temps partagés, « veiller à conserver les temps partagés, des temps de pause, les déambulations, de respiration, comme on préserve des parcs naturels. Promouvoir le temps perdu celui du plaisir et pas seulement le temps unitaire ».

Question sociale, « la question sociale est au coeur de ce travail sur la demande sociale », par exemple, l'accueil de la petite enfance.

Prendre en compte celles et ceux « qui ne demandent rien », ne pas oublier que « l'expression d'une demande est l'expression de sa légitimité ».

Temps partiels et multi-lieux du nettoyage de bureaux et réponses en terme de propositions « des temps pleins, du travail continu, en binôme, des perspectives de formation ».

Temps pour soi. « le droit au temps pour soi doit être réaffirmé, la primauté du temps économique dans l'organisation quotidienne des individus doit être questionnée ».

Temps des enfants, temps scolaires, besoins chrono-biologiques. « Cela nécessite des horaires et une offre périscolaire compatibles avec une activité professionnelle, mais aussi de réinterroger les rythmes de travail des parents, sans oublier une meilleure répartition des tâches entre hommes et femmes ».

Médiathèque et dimanche ; transports collectifs et accessibilité ; temps, gratuité et démocratie.

Présentisme. « Ce top du top en temps réel implique que l'urgence devienne le mode d'être et d'agir dans le temps ». Temps et flexibilité comme arme de domination masculine.

Faire des choix sans s'exonérer « de la prise en compte des caractéristiques temporelle du territoire », des conditions de vie et des besoins des individu-e-s et des collectifs, de l'égalité à construire.

Mener des politiques favorisant l'accès de toutes et tous aux équipements, aux services communs, participe de la construction des autonomies individuelles et collectives. Prendre à bras le corps les contraintes socialement construites, les conflits, réels ou potentiels, générés par des temporalités différenciées, favorise l'élaboration d'alternatives, de communs, de solutions démocratiques pour les un-e-s et les autres.

Débats et confrontations nécessaires lors des prochaines élections municipales…
Lien : http://entreleslignesentrele..
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