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Critique de LAP2016


Le personnage principal et l'héroïne du roman est une jeune femme s'appelant Laura Carlson. La narration est originale dans le sens où c'est le personnage qui est narrateur et où le point de vue de celui-ci est donc interne. On assiste ainsi à la vie, aux sentiments, aux peurs les plus extrêmes, et même aux doutes de Laura et plusieurs fois elle nous fait part de souvenirs, quelquefois fragmentés, qui nous en apprennent un peu plus chaque fois sur son entourage... L'intérêt de ce personnage est qu'il raconte son histoire comme dans un journal intime, avec un vocabulaire simple, presque enfantin (ce qui est logique puisque au départ il s'agit d'un enfant), ce qui donne une sorte de malaise puisque ce vocabulaire ne change pas au cours du roman alors que Laura, elle, grandit. On ne pourrait pas qualifier Laura de personnage banal car ce qui la rend intéressante, c'est son « anormalité » face à la société qui l'entoure ! On pense aux bruits qu'elle entend alors qu'il n'y a rien autour, la menant à la folie. Et c'est cette folie qui est la cause de son anormalité. Cela nous fait réfléchir sur la société qui nous entoure : l'anormalité de Laura peut nous faire relativiser nos codes et nos valeurs..
Sa mère est aussi un personnage intéressant car elle permet déjà de créer un malaise dû à son traumatisme : elle est traumatisée par la mort de son mari à la guerre. L'histoire se déroule dans un cadre réel, et même précis : le père de Laura est mort à Okinawa contre les Japonais sur le Maryland pendant la Seconde Guerre Mondiale et on a même des lieux précis, des adresses (Rue de la Bienfaisance) rendant son histoire plausible, et le malaise encore plus présent ! C'est ce que j'ai ressenti en lisant ce roman : un malaise. Un malaise qui obsède le lecteur, qui veut savoir comment cette jeune femme va finir ! Aussi cette jeune fille cherche son père absent pour combler le manque « d'affection » dans son enfance :
-Sa mère est malade, traumatisée, n'arrive presque pas à parler. 
-On peut qualifier sa grand-mère d'antagoniste car d'après l'enfant elle est stricte, méchante, laide... C'est le personnage dont Laura a peur dans son enfance. 
-Enfin son grand-père qui n'est pas très présent sauf pour l'éducation de Laura (en période scolaire).
En cherchant des traces de son père elle finit par rencontrer l'un des personnages les plus intéressants du roman : le kamikaze Tsurukawa, un japonais racontant son histoire dans un journal. Celui-ci est très présent dans le roman malgré qu'il est mort car il est imaginé par Laura elle-même, dans sa vie quotidienne et elle en tombe presque « amoureuse ». le but étant de montrer l'ampleur de la folie de Laura. C'est un sentiment de malaise qui accompagnera le lecteur ,si proche de Laura puisque c'est elle qui raconte son histoire. Au final ce qui a causé la folie de Laura c'est la mort de son père et on aurait pu très bien imaginer une histoire très différente si le père était présent. Ce personnage nous fait alors réfléchir sur la question du père : Est-ce que la présence du père et de la mère est indispensable pour la bonne éducation de l'enfant ? Peut-être que oui, l'histoire de Laura nous le prouve.
Enfin l'un des sujets principaux du roman est la guerre, ce qui nous fait réfléchir sur l'impact de la guerre sur la population, son absurdité aussi, ce qui permet entre autre de mettre en avant un autre sujet principal du roman : le drame familial. Il est, ici, mis en avant par le malaise ressenti par le lecteur, et nous fait réfléchir sur la manière dont la perte d'un être cher nous affecte, mettant en avant l'importance de l'amour chez le genre humain..

Anthony Flament
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