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Critique de Marie-Nel


C'est le titre qui m'a attirée dans un premier temps, j'aime voir les cerfs-volants dans le ciel, divaguer selon le vent et j'aime aussi regarder le plaisir que prennent ceux qui les font évoluer. le résumé a fini de me séduire. En plus, je ne connaissais pas encore Béatrice Ruffié-Lacas, cette lecture était donc le bon moyen pour moi de la découvrir.

Et j'ai beaucoup aimé cette découverte, elle a mis de la chaleur humaine et des bons sentiments pendant mon temps de lecture. Et pourtant elle parle de sujets pas évidents à aborder et à lire, surtout en cette période de préparatifs de fêtes de fin d'année. Mais le message final est plus que positif et ça, ça fait un bien fou.
On va ainsi faire la connaissance de Célia. Et dans un moment très triste de sa vie, puisqu'elle arrive à Béziers pour enterrer sa maman qui s'est suicidée. Elle a connu cette ville pendant sa jeunesse mais n'a jamais remis les pieds dedans, elle se souvient de très peu de choses sur ces moments vécus. Comme on peut le comprendre, ce sont des moments très durs à vivre pour elle, et encore plus, à mon avis, dans ce contexte là. Elle se pose des tas de questions sur ce qui a pu motiver sa mère à faire ce geste. Perdue dans ses pensées, elle se perd également dans la ville, et se retrouve à s'abriter de la pluie dans un bar-tabac. Elle va y rencontrer Jocelyn, qui s'occupe de cet endroit. Une courte rencontre sympathique qui va lui offrir une parenthèse de calme dans tout ce qu'elle vit. Elle va chercher par tous les moyens à se changer les idées, et elle retrouvera sur sa route le jeune homme. Celui-ci est un noceur et un dragueur, il collectionne les relations avec les filles, ne cherchant aucunement à s'attacher. Il vit seul avec son père et a un meilleur ami qu'il soutient. En plus de son travail, il organise des soirées qui lui permettent de rencontrer plein de monde.
Le chemin de Jocelyn et Célia va se recroiser, un début de relation va naitre entre eux, mais Célia doit rentrer à Paris, elle n'a plus rien à faire sur Béziers. Que va-t-il advenir de sa relation avec Jocelyn ? Elle va aller également au devant de révélations plutôt inattendues sur sa mère et son père. Sa vie va se voir bouleversée.

J'ai beaucoup aimé les personnages de Célia et Jocelyn, j'ai été touchée par ce qu'elle vit, renvoyant à certaines situations personnelles. Sa fragilité et sa détresse sont palpables, je les ai extrêmement bien ressenties. On la voit noyer sa peine, essayer de l'oublier, et on la comprend tout à fait, c'est tellement dur de faire face à la réalité. Avec le départ d'un parent, ressurgissent des pans de sa vie que nous, enfants, ne connaissions pas forcément. Et également des secrets bien enfouis qui font parfois très mal.
Jocelyn est au début du roman, quelqu'un de superficiel. Mais en grattant un peu et en prenant connaissance de certaines circonstances de sa vie, on le comprend mieux et on en arrive à l'apprécier et à espérer pour lui que tout s'arrange.
D'autres personnages gravitent autour du couple, et sont tout aussi importants. Ils apportent un appui sur lequel Célia et Jocelyn peuvent se reposer. Je pense notamment à l'ami de Jocelyn, Sylvain ou encore à son père, Pierrot. Ils m'ont beaucoup touchée, j'ai été émue de leurs histoires personnelles à eux aussi, qui sont loin d'être simples.

Les personnages sont tous très bien travaillés, et l'auteure arrive très bien à faire passer plein de sentiments à travers eux. Pourtant, la narration se fait à la troisième personne du singulier. D'habitude, je me sens plus proche du personnage quand c'est le « je » qui est employé. Et malgré l'emploi du « il » ou « elle » je me suis sentie tout aussi intime avec les héros. J'ai parfaitement ressenti leurs diverses sensations, leurs peines ou leurs joies.
Des thèmes larges et variés sont présents dans ce roman. Il y a beaucoup d'amour, que ce soit filial, entre deux personnes étrangères ou dans une fratrie. Et pour cet amour justement, on se rend compte qu'on est capable de faire beaucoup de choses qu'on ne révèle pas toujours. Les secrets peuvent être le fardeau de toute une vie et leurs révélations peuvent être ressenties comme une libération ou une trahison. Je trouve qu'il n'y a rien de pire que les non-dits dans une famille pour créer un climat méfiant et peu honnête. Et c'est souvent au moment de la mort qu'ils nous sont dévoilés.

L'histoire de Célia ou de Jocelyn pourrait être celle de chacun de nous. Elle colle parfaitement avec la réalité de la vie, dans ce qu'elle a de plus beau ou de plus triste. Il y a des moments tristes, très tristes même, mais jamais l'auteure n'a fait dans le trop larmoyant ou dramatique. Tout est resté bien dosé pour offrir un récit plus vrai que nature. Il est très facile de se retrouver dans l'un ou l'autre des personnages.

J'ai lu ce roman rapidement. Je me suis très vite plongée dedans, il a été difficile de m'arrêter, je ne l'ai fait que pour vaquer à mes obligations. L'histoire est prenante dès le début. J'ai eu envie de savoir ce qui allait arriver à Célia, comment elle allait affronter sa douleur. Et lorsque les secrets commencent petit à petit à être dévoilés, l'attention à ma lecture s'est retrouvée augmentée. J'avais peur que cela nuise à l'un ou à l'autre et je me demandais ce qui allait pouvoir se passer pour eux. Bien sûr, c'est une romance, on se doute plus ou moins que tout va bien se terminer, mais ce qui était surtout intéressant de suivre était comment on allait y arriver, quels chemins l'auteure allait bien nous faire prendre pour résoudre cet imbroglio.

La fluidité de la plume de l'auteure permet également de faire défiler les pages sans s'en rendre compte. J'ai apprécié son style, sa façon de narrer une histoire, de nous entraîner dans la vie de ses protagonistes et de nous faire vivre plein de sensations diverses et variées. Et elle parle avec beaucoup de justesse de la mort, de la perte d'un proche, de l'acceptation de ce décès et de la reconstruction après. La famille est également au centre de toutes les attentions et sa base est fragile quand elle est touchée par la mort. Et la thématique du titre est très jolie, elle est abordée par Célia à un moment avec Jocelyn où elle lui demande s'il ne s'est jamais demandé qui tient la ficelle des cerfs-volants. Et après sa réponse négative, elle lui dit « Derrière toutes les libertés, y a un fil à la patte ». C'est tellement vrai et tellement beau ! C'est ça après tout la vie, plusieurs fils à la patte qui mènent à de beaux cerfs-volants ou de moins beaux....

Une chose est sûre, je vais très vite me plonger dans le premier roman de Béatrice Ruffié-Lacas, Demande à la maitresse. J'ai très envie de la retrouver dans une nouvelle histoire. Je vais vite la programmer après mes lectures de Noël. Et je vais surtout suivre cette auteure que j'ai beaucoup appréciée.
Je ne peux que vous recommander cette lecture. Bien sûr, ce n'est pas une romance qui se passe à Noël, mais elle peut se lire à tout moment de l'année, et elle m'a très bien convenue en cette période de fêtes. N'hésitez pas à découvrir cette histoire et cette auteure.
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