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Critique de Papyrusdunil


Après avoir lu Le tatoueur d'Auschwitz, (qui m'avait laissée circonspecte quant à la forme) , je suis entrée avec méfiance dans ce nouveau texte dédié à la mémoire de la Shoa, mais il me semblait que si Ginette avait attendu si longtemps, à plus de 90 ans, pour coucher ses souvenirs sur le papier, elle avait eu le temps d'y réfléchir et je me devais donc de les lire.

Ce texte s'articule en aller /retour entre les nombreux voyages que Ginette fait sur place pour témoigner auprès de lycéens qu'elle accompagne plusieurs fois par an sur ces hauts lieux de mémoire que sont Auschwitz- Birkenau et son passage dans le(s) dits camp(s) alors qu'elle n'était qu'une très jeune fille de 19 ans, déportée sur dénonciation en mai 1944 avec son père, son frère et son neveu.
Elle y livre ses souvenirs, pas forcément chronologiques, sans effets de manche, sans pathos, crûment, simplement, comme elle est, une femme simple, qui n'a pas fait d'études, issue d'un milieu modeste, où son histoire n'a pas fait l'objet d'un culte familial particulier, une histoire dont elle n'a au contraire pas parlé, qu'elle a longtemps tenu enfouie au fond de sa mémoire.

Ce qu'elle nous livre, ces pans d'une histoire tragique et monstrueuse, dont elle a parfois perdu le contexte, les circonstances exactes s'étant parfois effacées car la mémoire est sélective, n'est rien d'autre qu'un témoignage. Le témoignage écrit d'une survivante de cette abomination qui ne sera bientôt plus là pour le faire à l'oral, comme elle a pris l'habitude de le faire dans les lycées de France. Un témoignage poignant retranscrit sans fioriture, avec un franc parler qui fait tout son intérêt et toute sa force. Ginette n'est pas une intellectuelle, elle n'est pas écrivain et elle ne cherche pas à l'être. Son combat contre la haine des hommes qui mène à la barbarie dont elle a été victime est noble.

Ce livre est précieux car il me semble bien adapté à un public jeune qu'il faut accompagner dans ce travail de mémoire dont les témoins disparaissent peu à peu.
Merci madame Kolinka.
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