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Critique de Euthydem


Un éblouissement saisit le visiteur d'un immense zoo fantastique dans le monde aux dimensions gigantesque d'un futur postindustriel. Par le biais du bestiaire imaginaire, nous retournons aux secrets de la coexistence entre l'homme et l'animal, à ses dangers comme à ses utilités révélées sans doute par des siècles d'apprentissage et d'expérience. Bestiaire visionnaire mêlant animaux connus et inconnus, entre charme et frisson, toujours en poésie à l'image de ces dangereux ouranis à l'apparence si belle, attirant hommes et animaux pour les digérer. Clin d'oeil aux exercices de style moderniste comme aux premières tentatives encyclopédiques (on peut penser à Aristote ou à Pline l'Ancien relatant les noms d'animaux fabuleux), le recueil atteint par-delà ses modèles et le mélange de réalité et de difformité, un monde primordial, où se trouve restituée une unité entre l'homme et un monde qu'il ne maitrise plus, sauf dans certains sombres tableaux tels celui des Scorpions géants que l'Etat utilise pour éliminer les gêneurs. Encore que même là, la puissance de l'animal est première et objet essentiel de fascination. Malgré la poésie des formes et des couleurs, la lenteur des vies et mouvements de beaucoup des êtres inventés, la cruauté n'est jamais loin en effet. Cependant le danger couru par le lecteur reste éphémère, lui assurant un plaisir subtil, lui qui regarde les animaux comme le visiteur d'un parc sous-marin contemple les requins, émerveillé, sans pouvoir se défaire tout à fait de la pensée qu'il pourrait se trouver de l'autre côté de la vitre.
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