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Critique de Severine_Cdl
J'ai commencé par télécharger l'extrait sur Kindle, uniquement par curiosité car autant dire que je ne suis absolument pas cliente du genre. Je ne me serais jamais spontanément dirigée vers un livre à la couverture dégoulinante de testostérone, illustrée d'un Ken aux muscles saillants décorés d'ailes et de chiffres romains. Même si esthétiquement il n'y a rien à dire, que dirait-on d'un éditeur qui utiliserait de filles à moitié poil sur ses couvertures ? Aujourd'hui, sur ce créneau littéraire, on utilise soit un couple en chaleur, soit le mec tout seul, mais au nom de l'image de la femme qu'on réduirait à un corps, la femme sexy seule n'a plus sa place sur une couverture de romance. En quoi cela est-il moins réducteur pour un homme ? J'ai bien compris que le public féminin qui est visé justifie des choix commerciaux, ça se comprend, mais ça se discute.
Deuxième chose qui m'aurait rebutée de prime abord : le titre en anglais. Pourquoi ? S'il s'agissait d'un roman traduit je comprendrais, mais là ce n'est pas le cas puisque l'auteure est francophone. Coller au modèle américain qui nous a importé le genre new-adult, je veux bien, mais un moment donné il faut assumer que nos auteurs français soient… français.
En dehors de ça, n'étant pas moi-même une « new-adult », loin de là, ce genre m'évoquait de l'érotico-gnangan enrobé d'un sirop bien visqueux, de l'ordre de « 365 jours » ou « 50 nuances de Grey », le tout ponctué de scènes de cul toutes les deux pages, histoire de donner de l'épaisseur au livre. J'ai essayé, j'ai trouvé ça complètement nul, autant sur le fond que sur la forme. Je suis donc restée sur mes genres favoris : la littérature blanche et la non-fiction.
Mais comment diable suis-je sortie des sentiers battus et me suis-je retrouvée avec le tome 1 de « The Heart Weapon » entre les mains ? En entendant parler de Manon Rulliat au supermarché par une personne de sa famille (hashtag Céline), l'auteure étant du bled. le monde est petit.
Immersion totale dès les premières pages. L'auteure ne vous laisse aucune chance de ne pas plonger avec elle dans son histoire. Je ne vais pas la résumer ici, ça a déjà été fait dans de nombreux commentaires élogieux.. de toute façon, une bonne histoire ne fait pas forcément un bon roman.
En premier lieu, j'ai trouvé l'écriture de Manon sans prétention, elle n'essaie pas d'en faire des caisses avec un style ampoulé, elle ne se lance pas dans des grandiloquences qu'elle ne maîtriserait pas, elle est simple mais dans le bon sens du terme. Un peu comme un chanteur qui n'aurait pas besoin de faire des démonstrations vocales pour prouver qu'il sait chanter. Manon sait écrire, c'est un fait.
L'auteure ne confond pas suspense avec tourner autour du pot, elle donne l'impression que c'est facile pour elle, que la narration coule de source. Elle ne laisse aucun temps mort à son lecteur et cette fluidité lui a certainement demandé beaucoup de travail et de relecture. La psychologie de son protagoniste est très fouillée, on saisit bien l'ambivalence de Jimmy et toute sa complexité sans pour autant tomber dans l'incohérence. Les scènes d'intimité entre Jimmy et AK sont particulièrement réussies et crédibles. On ne tombe pas dans le cliché de la vierge effarouchée qui assumerait illico une sexualité débridée alors que deux secondes avant elle était bourrée de complexes. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, les jumeaux et leurs chiens Dolce et (je laisse le suspense) apportent une note de légèreté et d'humour.
C'est vraiment du bon boulot, j'ai adoré. Je m'en vais de ce pas me jeter sur le Tome 2.
PS : Quelques coquilles cependant, un peu trop nombreuses pour traduire un travail éditorial exhaustif. Un tout petit peu de redondances, une ou deux petites incohérences, rien de méchant mais qui aurait dû être relevées à la bêta-lecture.
Deuxième chose qui m'aurait rebutée de prime abord : le titre en anglais. Pourquoi ? S'il s'agissait d'un roman traduit je comprendrais, mais là ce n'est pas le cas puisque l'auteure est francophone. Coller au modèle américain qui nous a importé le genre new-adult, je veux bien, mais un moment donné il faut assumer que nos auteurs français soient… français.
En dehors de ça, n'étant pas moi-même une « new-adult », loin de là, ce genre m'évoquait de l'érotico-gnangan enrobé d'un sirop bien visqueux, de l'ordre de « 365 jours » ou « 50 nuances de Grey », le tout ponctué de scènes de cul toutes les deux pages, histoire de donner de l'épaisseur au livre. J'ai essayé, j'ai trouvé ça complètement nul, autant sur le fond que sur la forme. Je suis donc restée sur mes genres favoris : la littérature blanche et la non-fiction.
Mais comment diable suis-je sortie des sentiers battus et me suis-je retrouvée avec le tome 1 de « The Heart Weapon » entre les mains ? En entendant parler de Manon Rulliat au supermarché par une personne de sa famille (hashtag Céline), l'auteure étant du bled. le monde est petit.
Immersion totale dès les premières pages. L'auteure ne vous laisse aucune chance de ne pas plonger avec elle dans son histoire. Je ne vais pas la résumer ici, ça a déjà été fait dans de nombreux commentaires élogieux.. de toute façon, une bonne histoire ne fait pas forcément un bon roman.
En premier lieu, j'ai trouvé l'écriture de Manon sans prétention, elle n'essaie pas d'en faire des caisses avec un style ampoulé, elle ne se lance pas dans des grandiloquences qu'elle ne maîtriserait pas, elle est simple mais dans le bon sens du terme. Un peu comme un chanteur qui n'aurait pas besoin de faire des démonstrations vocales pour prouver qu'il sait chanter. Manon sait écrire, c'est un fait.
L'auteure ne confond pas suspense avec tourner autour du pot, elle donne l'impression que c'est facile pour elle, que la narration coule de source. Elle ne laisse aucun temps mort à son lecteur et cette fluidité lui a certainement demandé beaucoup de travail et de relecture. La psychologie de son protagoniste est très fouillée, on saisit bien l'ambivalence de Jimmy et toute sa complexité sans pour autant tomber dans l'incohérence. Les scènes d'intimité entre Jimmy et AK sont particulièrement réussies et crédibles. On ne tombe pas dans le cliché de la vierge effarouchée qui assumerait illico une sexualité débridée alors que deux secondes avant elle était bourrée de complexes. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, les jumeaux et leurs chiens Dolce et (je laisse le suspense) apportent une note de légèreté et d'humour.
C'est vraiment du bon boulot, j'ai adoré. Je m'en vais de ce pas me jeter sur le Tome 2.
PS : Quelques coquilles cependant, un peu trop nombreuses pour traduire un travail éditorial exhaustif. Un tout petit peu de redondances, une ou deux petites incohérences, rien de méchant mais qui aurait dû être relevées à la bêta-lecture.
