Citations sur De perle et de corail, tome 1 : La fiancée varéniane (9)
Toute mon existence, je n’avais eu qu’un souhait : que quelqu’un me regarde enfin telle que j’étais vraiment. Contre toute attente, j’avais peut-être enfin trouvé celui qui en était capable.. et je devais en épouser un autre.
Considérer ma jumelle comme un obstacle plutôt que comme ma meilleure amie m’était tout simplement inconcevable.
- Mais je n'aurai plus celle que j'aime le plus. Il a peut-être mon coeur, mais toi, ma merveilleuse Nor, ma soeur chérie, tu es la jumelle de mon âme.
- Varénia est ma maison. Samiel et toi êtes ma maison. Qu'est-ce que le monde aurait à m'offrir de plus ?
Des roses, pensais-je.
-J'irai. Mais ce sera mon corps qui partira, rien d'autre. Samiel a mon cœur, et toi, ma sœur adorée, tu as mon âme.
-Mère pense que la beauté est un pouvoir. Elle est persuadée que la valeur d'une femme peut se mesurer et se peser comme celle d'une perle au marché. Pourtant au cours de ces sept dernières années, depuis que ta joue s'est retrouvée marquée par ma faute, je t'ai vue devenir forte et indépendante. (...)
-Mère se trompe, Nor, poursuivit-elle en plaçant ses mains sur mes épaules. Plus que quiconque, tu as le pouvoir de faire absolument tout ce dont tu rêves. Et c'est ce pouvoir-là, ce feu intérieur, qui fait de toi la plus belle fille de Varénia.
- [...] Sa vie ne vaut rien comparée à la vôtre !
- C'est ma vie qui ne vaudrait rien , si je croyais un seul instant ce que vous venez de dire.
Jamais je n'aurais pu me montrer si bienveillante ni faire preuve d'un coeur aussi pur. Et cette certitude même m'était douloureuse.
Après que je l'eus remontée dans le bateau, nous restâmes un moment étendues au fond, tandis que je m'efforçais de reprendre mon souffle. Je ne pouvais me permettre de m'évanouir à mon tour alors que les paupières de ma jumelle demeuraient closes et elle si pâle, inanimée à mes côtés.