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Critique de Aelynah


Sur les conseils de l'auteur j'ai débuté ma rencontre avec sa plume avec ce roman Connexion avec LàMørt car c'est chronologiquement écrit celui qui précède le goût du sang.
J'y ai trouvé un sujet assez surprenant et peu usité des romans, du moins dans ceux que j'ai déjà lus, avec l'utilisation du Bluetooth comme arme fatale.
Nous sommes dans le lycée Nostradamus II dans le nord de la France, près de Lens, Seth, Sébastien et Richard sont trois copains de la même classe aux caractères typiquement différents.
Seb est le renfermé, timide et un tantinet complexé. Resté un peu le bébé de maman (à son corps défendant), il subit les quolibets pas toujours intelligents ni sympa de ses camarades.
Richard est plutôt le contraire. Extraverti, ouvert et plein d'humour, il est aussi le geek du groupe, mais un geek plutôt portés sur les vidéos et photos ole-ole. C'est lui qui va les "initier" aux nouvelles technologies de leurs tous récents portables et à cette fonctionnalité qui déchire : le Bluetooth.
Et enfin Seth. Plus calme, plus réservé et le seul à avoir une petite copine, il fait office de meilleur ami pour Richard depuis la maternelle. Orphelin de père, sa maman s'est remariée il y a quelques années et lui a offert en prime d'un beau-père plutôt obnubilé par son boulot un petit frère de trois ans. Heureusement il a son parrain, Baptiste qui fait office de figure paternelle dans son coeur.
Ces trois adolescents en mal d'amour et de sensation vont en être pour leur frais lorsque l'un d'eux va se mettre à recevoir en Bluethooth d'un certain LàMØrt une photo macabre le concernant.
Tout cela irait pu passer pour une plaisanterie de très mauvais goût si dans la suite des événements un drame ne venait s'immiscer.
C'est donc dans cette ambiance tout d'abord légère d'adolescents dans leurs premiers émois que nous plongeons dans le contexte du roman. Les personnages sont attachants par ce qu'il nous rappelle de notre propre adolescence et des conversations pas toujours intelligentes sur la découverte du sexe opposé.
De plus nous retrouver dans les prémices du Bluetooth à l'heure actuelle où il fait presque office de dinosaure a de quoi faire sourire les plus âgés.
Mais c'est lorsque l'on s'aperçoit des implications de cette nouveauté dans leur vie d'ado que nous allons commencer à appréhender la suite de scénario.
L'auteur a très bien su nous appâter et le découpage en différente partie pour chaque connexion Bluetooth opérée est vraiment sympathique.

Ensuite l'arrivée d'un nouveau personnage totalement atypique, ex-inspecteur devenu chasseur de démons va changer la donne. Nous faisons ainsi la rencontre de Gabriel Papadhopoulos, grand mc baraqué et à l'allure de caïd de la bande, la trentaine, il dégage un certain charisme et une sensation de danger. de quoi faire baver plus d'une midinette ! si on met de côté son logement insalubre et son caractère de chien.
C'est malgré tout, à ce moment-là, que j'ai commencé à regretter de ne pas avoir lu le goût du sang en priorité. Même si le roman se suffit à lui-même dans son scénario, de nombreux dialogues entre Gabriel et certains autres protagonistes me laissaient un goût d'incomplet. Les entendre parler de faits s'étant déroulés trois ans auparavant sans obtenir plus que cela de lumière a souvent été énervant. le lecteur se doute d'un précédent drame mais sans en avoir les faits et j'ai trouvé que cela bloquait ma perception du caractère de Gabriel par exemple. J'ai eu ainsi un peu plus de mal à les cerner lui et certaines de ses particularités.

Pourtant lorsque l'on y réfléchit, on s'aperçoit que l'auteur a vraiment du talent puisqu'en écrivant Connexion avec LàMort, Michael Sailliot possédait déjà intérieurement la trame complète de son autre roman. du coup j'ai hâte maintenant de voir si cela se tient aussi bien qu'ici.
Toutefois, j'avoue avoir été « presque » déçue de la fin.

Les événements s'enchaînaient à une allure suffisamment rapide pour nous tenir en haleine et la bataille finale promettait son pesant de cacahuète. Pourtant j'ai commencé à fortement me poser des questions lorsque j'ai vu arriver la fin de mon livre (parfois c'est là où on trouve dommage le papier face au numérique) et que la bataille finale ne faisait que s'annoncer. du coup, même si j'ai apprécié de découvrir Gabriel en pleine action j'ai regretté que cela soit si bref comparé au reste du roman. Cela ne m'aurait pas dérangée de la voir s'étirer un peu plus en longueur. Toutefois je pense comprendre aussi la façon de faire de l'auteur.
Quand vous aurez face à vous ce LàMØrt, je pense que vous aurez hâte de trouver une solution pour vous en défaire sans trop mourir. Et à situation extrême, il y a solution extrême !

Mais j'aurais quand même espéré que l'auteur tranche moins dans le vif en nous octroyant une belle bagarre plein de détails sanglants et démoniaques ou en nous permettant d'en découvrir plus avant sur les qualités particulières de Gabriel que j'espérais voir sortir du placard à cette occasion.

En conclusion, j'ai dit « presque » déçue car sur la totalité de ma lecture, rien n'est négatif.
La plume de l'auteur est de loin une des plus belles découvertes de ces derniers mois, il a su m'emporter dans son histoire sans m'y perdre. Ses personnages sont intéressants et attachants chacun à leur manière, surtout le jeune Seth qui donne envie de le retrouver dans une suite.
Gabriel aurait mérité quelques explications supplémentaires en bas de page histoire éventuellement de nous rassasier un minimum sur les éléments manquants. Mais ce mystère fait aussi son charme et je reste persuadée que l'auteur aura laissé encore des sujets dans l'ombre même après ma lecture de le goût du sang. Car Michael Sailliot m'a tout l'air d'un auteur gentiment sadique avec ses lecteurs pour nous donner la bave aux lèvres et une faim dévorante d'en connaître plus.
En tout cas le scénario se tient de bout en bout et nous donne notre dose de frissons, d'émotions et de stress. Un bon vari roman d'horreur à découvrir. Merci aux éditions Kitsunegari pour cette découverte.
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