AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de belette2911


Bon sang, qu'elle est âpre et sèche, la terre de l'Oklahoma des années 30 et plus particulièrement celle sur laquelle vécurent cinq fermiers qui, après toutes les sécheresses et les multiples Dust Bowl, s'en sont allé voir ailleurs si l'herbe n'était pas moins jaune et le climat moins hostile.

N'est resté qu'un irréductible, le vieux Samuel Wilson dont sa femme et son fils s'étaient enfuis quelques années auparavant. le vieux est resté sur cette terre qu'il avait abreuvé de sa sueur et de son sang.

Annie Mae, 14 ans, la fille d'un des voisin, n'a pas voulu partir avec ses parents car elle attendait toujours le retour du fils Wilson, Dick. Alors elle est restée chez Samuel. Et justement, voilà Dick qui s'en revient au pays, mais 15 ans après et dans une belle bagnole.

En peu de pages l'auteur a su insuffler dans son récit toute l'aridité et la dureté de ce petit trou perdu en Oklahoma dans les années 30 – 1935 pour être précise.

La crise financière est passée, les tornades de poussière aussi et le pays est à genou, exsangue, comme ses habitants.

Là aussi, en peu de phrases, l'auteur nous montrera toute la misère des gens qui vivaient des dans camps de fortune, crevant de faim et vivotant avec rien dans des cabanons de fortune.

En peu de mots, en peu de détails, il a su aussi nous montrer combien Samuel Wilson était une brute pour sa femme, son fils et sa mule Jessie, le tout à l'aide de quelques flash-back qui se sont insérés au bon endroit dans le récit, lui donnant encore plus d'émotion et une atmosphère encore plus prononcée.

Chez Samuel Wilson, il n'y a pas que la terre qui est sèche, lui aussi pratique l'âpreté des sentiments envers les siens et quand il a une idée en tête, il ne l'a pas ailleurs.

Sans pour autant donner des circonstances atténuantes à Samuel, le portrait que l'auteur nous brossera de lui ne sera pas non plus tout noir, l'homme a aussi, dans sa vie, morflé et il s'est vengé de la manière la plus salope de son tortionnaire en mettant la main sur sa fille et de ce fait, sur ses terres.

C'est l'histoire d'une vengeance, d'une rédemption, d'une haine larvée, d'un fils qui est devenu plus fort que son père, d'un fils qui voulait retrouver son amour d'enfance, d'un fils qui est devenu une sorte de voyou friqué, d'une fille qui est devenue une femme et une mère de famille et d'un père qui ne veut pas reconnaître ses torts.

Un roman court mais qui m'en a foutu plein la gueule pour moins de 20€, qui m'a emporté sur une terre aride, sous un soleil implacable et m'a fait plonger dans la misère des gens qui avaient tout et qui ont tout perdu à cause des banquiers.

Sans oublier ces pauvres fermiers qui travaillaient sans relâche, du matin au soir, sur une terre qui ne leur donnait pas grand-chose pour la sueur qu'ils y avaient laissée et pour bien souvent tout perdre à cause des Dust Bowl successifs.

Il est court, il est extrêmement bon, mais j'aurais aimé plus de pages tant on aurait pu encore en dire plus sur cette famille éclatée, sur les souffrances de Dick et sur la vie d'errance qu'il a mené après s'être enfui avec sa mère.

Un roman aussi noir que le pétrole qu'on extrayait de certaines terres et qui, en peu de pages, esquisse un portrait peu flatteur des années 30 et d'une partie de ses conséquences.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}