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Critique de SophianeLaby


Madame Miller, Madame Figuier, Monsieur Auriol, Monsieur Renaud… Ils sont quarante-cinq à vivre dans une “résidence autonomie”. Chacun son appartement, chacun son caractère, chacun sa solitude.

Pour s'occuper de ces vieilles âmes et de ces vieux corps, la résidence emploie des agents sociaux. Parmi eux, Marc, nouvelle recrue. “J'avais bossé dans le social, apparemment ça suffisait.” En théorie, sa mission consiste à distribuer les médicaments et accompagner les résidents au quotidien, notamment pour les repas. Dans la réalité, son job se rapproche davantage de celui d'un d'infirmier.

Après trois jours de formation, il est seul dans l'arène. Sollicité en permanence par les résidents en détresse qui utilisent leur bipeur, il parcourt chaque nuit plus de onze kilomètres pour faire face aux urgences vitales, aux chutes funestes, aux angoisses inconsolables, aux soucis fictifs (“j'ai perdu mon chéquier”).

Avec toutes ces tâches répétitives, il reste peu de temps pour les rapports humains. “Faut surtout pas que je rentre dans l'affect, sinon ça va complètement me déglinguer.” Plus facile à dire qu'à faire pour Marc qui distribue davantage de moments de complicité que de médicaments.

Dans cet album gris comme la vieillesse, Eric Salch a placé quelques touches de couleur. Celle des cheveux de Marc ou celle du pull d'une résidente. Deux teintes vives et criardes. Rouges les sonneries stridentes du bipeur. Rouges les bruits des déambulateurs sur le sol. Jaune la purée du réfectoire. Jaune l'odeur d'urine dans les chambres.

Derrière les ressorts comiques, au-delà des dessins caricaturaux, Eric Salch dénonce un système de santé défaillant. Face au quotidien pathétique de ce troisième âge, on ne sait plus si on doit rire ou pleurer.
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