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Critique de summerday


Le roman de Tatiana Salem Levy est mystérieux et difficile à saisir. La forme narrative est libre et polyphonique. Il y a les souvenirs de la narratrice brésilienne qui s'adresse parfois à sa mère défunte, nous raconte son voyage sur les traces de sa famille d'origine juive et turque, ou se remémore certains moments intimes avec un ancien amant. L'autre voix est celle de la mère, et enfin le récit des aventures de son grand-père. La clef de Smyrne est un récit sur l'exil d'une famille entre Turquie, Portugal, Brésil et Costa-Rica. La douleur de quitter une terre, ceux que l'on laisse derrière soit, et les nouveaux départs possibles.

La narration est déroutante au début. Il faut plusieurs pages pour comprendre à qui appartiennent chacune des voix, d'autant plus que les chapitres sont de longueurs très variées. C'est rythmé mais un peu déstabilisant. Malgré cela il se dégage de ce roman une atmosphère sensuelle et mélancolique. L'auteur, d'après ce que j'ai lu sur des sites brésiliens, a présenté ce roman comme thèse, ce qui est une liberté académique assez étonnante. On peut donc supposer qu'il y a beaucoup de théorie derrière ce récit, et qu'il est difficile pour un lecteur lambda d'en saisir toute l'importance. On réussit tout de même à ressentir l'idée du souvenir éclaté, ses propres souvenirs, mais aussi ceux de ses ancêtres, que l'on nous offre en héritage ou qu'il faut retrouver par ses propres moyens.

La langue est belle, poétique mais aussi crue dans certains passages érotiques. Je ne saurais vraiment dire si j'ai aimé ou non tellement d'inconnues ont jalonné ma lecture mais c'est un roman très intéressant et dont on conserve davantage l'idée d'une ambiance qu'une histoire linéaire qui n'est pas là de toute façon.
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