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Critique de lalahat


La misophonie est une sorte de phobie bien particulière. Elle consiste en une forte aversion pour les petits bruits du quotidien, comme mastication, toussotements, clic de stylo, etc..., produits par l'entourage. On connaît tous au moins une personne qui en souffre – dans mon cas, ma soeur – et qui fait souffrir par là même tous ceux qu'elle côtoie.

Aux Editions Cherche Midi, le livre a été doté d'une jolie couverture dans le style Andy Warhol, aux couleurs pop, qui représente une bouche démultipliée avec un chewing-gum.

L'ouvrage de Bruno Salomone est un roman qui appartient au genre de la comédie, et dont l'intrigue s'articule autour d'un personnage misophone, Alexi. le narrateur, Damien, misophone lui-même, le remarque dans un bar, La Criée, où il travaille comme serveur, jusqu'au jour où il balance une pile d'assiettes à la figure d'un client trop bruyant.

L'écriture de Bruno Salomone est plutôt fluide et agréable. Elle rend très bien l'ambiance sonore du bar dès le début. Pleine d'humour, simple et directe, elle permet au lecteur une sorte d'immersion dans l'univers des personnages. Après La Criée, les deux personnages se retrouvent dans un autre café, le Calbar, où les serveurs officient en caleçon. On est à la limite du burlesque. L'usage de la première personne établit une proximité avec le lecteur et apporte de l'authenticité au récit. Il faut préciser que Bruno Salomone est avant tout un humoriste, son talent d'observateur est donc bien rôdé. Et puis, comme il le confiait à Lionel Gougelot sur Europe 1, il est lui-même atteint de misophonie depuis l'âge de 10 ans.

Damien et Alexi, en quête de solution et pour mieux comprendre leur phobie, participent à une réunion des misophones anonymes. Il s'avère que tous sont dénués d'humour et ne manifestent aucun intérêt pour autrui, tout centrés qu'ils sont sur eux-mêmes. Ils subissent leur syndrome en permanence et font figure de victime. La frustration peut toutefois conduire à l'explosion – chose que j'ai pu vérifier maintes fois dans le cas de ma soeur, miso. le cas d'Alexi et de Damien est à considérer différemment, car, heureusement pour le roman, ils restent tous les deux doués d'un certain humour. C'est peut être parce qu'ils pressentent une voie de guérison possible...

Après bien des péripéties et diverses tentatives pour guérir de leur misophonie, les deux protagonistes trouvent finalement un dénouement heureux. le happy ending a une certaine saveur de guimauve. Bruno Salomone n'a pas su maintenir son roman à la hauteur de ses débuts. Il souffre de quelques longueurs et d'un essoufflement. Dommage.
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