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Critique de Lorhelyne


« Des astres humains » est une expérience visuelle et auditive unique en son genre, car à la lecture s'adjoint une vidéo et une musique chaque nouvelle. Chacune est articulée autour d'un thème riche et profond : la capacité de l'humanité à transcender sa condition ou au contraire son aptitude à se détruire elle-même. Quel que soit le genre utilisé, les nouvelles traitent ces thèmes avec justesse et inventivité. L'originalité des auteurs est proprement passionnante, et on va de l'une à l'autre dans une découverte continue.

Ainsi, pour ne parler que de quelques-unes, « une étude de cinabre » propose une plume riche et fluide à lire, un réel plaisir pour qui aime la fantasy. On se prend au jeu de l'enquête, menée avec un sérieux teinté de l'humour impertinent qui a débuté la nouvelle. Mais cela ne cache pas une profonde sagesse de vie, une recherche de la vérité dont il faut savoir user avec justesse, sans la pervertir ou détruire au prix de celle-ci. Une vraie perle de fantasy.

Dans « Trans Vitam Aeternam », on trouve la problématique de l'identité tout à fait illustratrice de notre société où nous ne savons pas qui nous somme, et où nous sommes souvent étiquetés en fonction de ce qu'on croit qu'on est… ou de ce qu'on fait. Mais est-ce vraiment qui on est ? La seconde idée est tout aussi angoissante, car à force de se chercher dans de fausses directions, l'humanité pourrait bien trouver pire qu'elle ne l'est elle-même. La fin est donc d'une triste lucidité à ce niveau-là. Glaçant dans sa simplicité.

"En voie d'extinction » propose l'idée d'une présence extérieure qui tente de nous aider et de nous préserver… même si on n'écoute pas. La réalisation du projet d'Eve dans les pages qui suivent est passionnante, car on a réellement la sensation de faire partie de cette expérience. J'ai aussi aimé l'ajout de la dépendance aux réseaux sociaux et des IA. Loin d'être « trop », cela ajoute une dimension intéressante. La société de consommation version relation, destinée à nous sauver, est un paradoxe qui m'a interpellée et que j'ai apprécié. le final, rapide et bref, clôt avec tact cette expérience et ses conséquences : notre humanité doit apprendre par elle-même de ses erreurs.

Et pour finir, « ces yeux fauves » se lit comme un conte ou une légende d'une grande profondeur émotionnelle. Elle m'a beaucoup touchée, car le lien à la nature et aux animaux est effectivement en train de devenir secondaires dans notre société, au détriment du rendement, du travail ou du dernier i-phone. Un rappel magnifique et touchant servi par une plume tout en douceur et fluide.

J'espère que ces quelques lignes vous auront donné la mesure qualitative de cet ouvrage qui propose un réel dépaysement tout en offrant une réflexion profonde et passionnante.

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