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Critique de Roggy


Roggy
20 février 2017
Je remercie Babelio pour ce livre reçu lors de la dernière Masse critique.

J'ai réussi avec beaucoup de peine et poussée par la mauvaise conscience à venir à bout de ce roman.
« Et si Kurt Cobain s'était confié à son caméscope juste avant sa mort ? ».
Laurent-David Samama a pour ambition de réinventer une période de la vie du leader icône de Nirvana. Il situe les pseudo-enregistrements sur les moments clés de la fulgurante ascension du groupe, mais n'apporte aucun élément intéressant, crédible ou digne d'intérêt.
Il nous livre un récit fictif ponctué d'un langage simple et emprunté et truffé de phrases toutes faites.

Le concept du genre « et si… » est un exercice dangereux et on peut vite se brûler les ailes. Certains auteurs l'ont bien réussi et maîtrisent parfaitement le genre, comme Seksik qui nous l'a fait à trois reprises avec des figures emblématiques et même Foenkinos avec Lennon. Il faut une sacrée dose d'humilité, d'intelligence et beaucoup de tact pour parvenir à reconstituer de façon fictive des passages de vie d'une personnalité devenue une icône de toute une génération.
Malheureusement, ici ce n'est que la voix et les idées de Laurent-David Samama qu'on entend, derrière un récit certes bien documenté et un grand travail de recherche. Mais la formule ne marche pas sur moi, je ne peux pas lire une seule ligne en imaginant Kurt Cobain, ça sonne faux et surfait. Cela devient pesant, il n'y a pas de lâcher prise, pas de magie, j'ai beau avoir de l'imagination littéraire mais ce n'est pas crédible.

L'auteur profite pour exposer ses propres idées sur le monde du rock, du show business et même sur la France et cela devient maladroit. Je peine à imaginer que ces idées n'aient jamais traversé l'esprit de Kurt, bien plus occupé par ses idées noires et son génie créatif.

J'ai vécu le phénomène Nirvana dans la peau, j'avais 20 ans à la sortie de Nevermind et passais mon temps libre à courir les disquaires et les magasins de journaux à la recherche de la moindre ligne sur Kurt Cobain. Ses posters ont tapissé les murs de ma chambre pendant des années et ont alimenté les conversations de longues soirées entre amis.

Kurt Cobain aurait eu 50 ans cette année, deux décennies plus tard, son oeuvre et son influence demeurent toujours vivantes et touchent la jeune génération.
Selon le journaliste américain Charles R. Cross, auteur de trois livres consacrés à l'artiste «la façon qu'avait Cobain d'écrire des chansons est devenu un modèle. Il a montré qu'on pouvait exprimer ses émotions douloureuses, crier sa colère, parler de sa dépression ou même de choses horribles comme le viol. L'impact est encore énorme chez de nombreux artistes»
«C'est un des derniers à avoir fait quelque chose de nouveau», juge le journaliste et musicien français Stan Cuesta, auteur du livre Nirvana, une fin de siècle américaine.

Désolée M. Laurent-David Samama, mais il ne fallait pas toucher à Kurt Cobain !

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