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Critique de pictura


Lors de la sélection de masse critique, le titre m'avait fait penser à un ouvrage philosophique ou sociétal et c'est dans cette optique que je voulais bien le lire. Puis à la réception du livre je vois les mots sous le titre : chirurgie esthétique et image de soi. Au dos, les deux auteurs, deux femmes, une journaliste et l'autre chirurgien esthétique. Bon, je me trompais, pas du tout d'ordre philosophique. Et pourquoi pas …
J'ai plutôt une mauvaise image des praticiens plasticiens (en dehors bien sûr des causes nobles, brulures, accidentés.. ce genre de choses)
le livre est divisé en plusieurs chapitres, le corps comme une promesse de bonheur, se trouver soi-même, être beau, dictature de l'image, le beau est il le bien ?, les ratés de la chirurgie….
Le duo féminin marche bien, on découvre les raisons qu'ont les gens de vouloir modifier leur aspect physique dans une société en perpétuel mouvement, une société de l'image, de la mode, du diktat de la maigreur, des régimes, du paraître, du facebook et autre misère intellectuelle du monde. le récit est entrecoupé de dialogues entre le patient et le chirurgien esthétique, dialogue souvent personnel et nécessaire pour voir la motivation et le pourquoi d'une intervention (souvent d'ordre psychologique) On se rend compte que parfois, à la base il y a un traumatisme qui explique la volonté de pratiquer l'opération. Mais parfois, c'est juste pour trois fois rien, des rides, un ventre enveloppé, ce genre de pratique qui devient monnaie courante. Parmi quelques exemples du livre, l'opération de la personne s'avère nécessaire tant le patient souffre, obnubilé par une partie de son corps. La patiente veut être mieux dans sa peau, avec elle-même et avec les autres.
Pour vivre bien dans un corps, il faut être bien dans sa tête. (Certains hédonistes penseront l'inverse).
Sans vraiment le dire, les auteurs émettent quelques critiques face aux pratiques de leurs confrères, certains chirurgiens qui opèrent à la chaîne, le même nez parfait occident, la même bouche sensuelle, ça c'est plutôt triste. le médecin n'est pas qu'un technicien.
Il y a un chapitre le Beau est-il le Bien ? Erreur à nouveau de ma part. On y parle philosophie. Et religion. Notre société, culture de l'Eglise d'une part, façonnée par l'idée qu'il n'est de beauté que celle du coeur qui ne périt pas elle et d'autre part, de celle grecque, l'espoir d'une beauté éternelle, du culte de la plastique physique…Belles interrogations, beau texte.
Exemple : Deux visions du monde, celle qui vient de l'Olympe et celle du Sinaï. Deux beautés liées, l'une liée au regard et l'autre à la voix. L'une à la perfection esthétique arretée dans le geste parfait de la Vénus de Milo, (…) et l'autre, une conception du corps et de sa beauté liée à l'éthique et aux rapports interhumains dont l'amour au sein du couple humain est le zénith.
Au final, un bon livre qui interroge, qui m'a réconcilié avec une partie des chirurgiens plasticiens (mais seulement une partie ! entendons-nous ! Beaucoup sont sous le joug d'une richesse convoitée et facile)
Et avant dernière chose, cliquez au hasard dans masse critique. Cela nous fait lire des livres qu'on ne lirait pas.
Et dernière chose, merci aux éditions la boite de pandore.
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