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Critique de Pois0n


Dans la rubrique « si on m'avait dit », voici « si on m'avait dit qu'un jour j'achèterais un bouquin d'un youtubeur (et qu'en plus, je le ferais en toute confiance) ». Il faut dire que Louis-San ne m'est pas totalement inconnu, ayant déjà eu l'occasion de voir quelques-unes de ses vidéos. Restait à voir comment il allait aborder le sujet, les crimes horribles dont il est question ici étant aux antipodes de « je fais goûter des noodle cups françaises à ma cousine japonaise » ou « mon voisin m'a dénoncé parce que j'ai sorti les poubelles le mauvais jour ».

Avant tout, petit mot pour souligner à quel point le livre est BEAU. Si l'on ne peut pas vraiment parler de couleur, la seule présente étant le rouge, l'ouvrage est parsemé de nombreuses et somptueuses illustrations de Nogi San, en noir et blanc, très contrastées, parfaitement dans l'ambiance. Même les polices de caractère choisies l'ont été avec goût. Et que dire de la conclusion de chaque histoire, en blanc sur fond noir ? Bref, côté maquette c'est du très beau boulot et ça mérite d'être souligné. On appréciera aussi la présence de certaines phrases en japonais... l'occasion de se dire « chouette, je comprends quelques mots ! » mais aussi « bon, y'a encore du boulot... » ^^

Mais qu'en est-il du plus important, à savoir le contenu lui-même ? Dix affaires, ça peut sembler peu, mais celles-ci, variées et prenant place des années 30 au début des années 2000, n'ont rien en commun les unes avec les autres. Si je connaissais déjà celle de Sada Abe, et avais déjà vaguement entendu parler des attentats dans le métro, ce livre m'a fait découvrir les autres. Passé une courte introduction « brodée » nous plongent au coeur du crime, Louis-San nous détaille en suite les faits connus : le contexte historique et socio-politique, l'histoire personnelle des criminels, bref, tout ce qui peut aider à comprendre comment et à quel moment ceux-ci ont dérapé, sans jamais donner le sentiment de leur chercher d'excuses ni justifier leurs actes. Pas de psychophobie non plus, même dans les cas où il serait facile d'y tomber. le déroulement des enquêtes et leurs issues font bien entendue partie des récits. Parfois, Louis-San y abandonne son rôle de narrateur invisible lorsque la barbarie ou l'injustice le révoltent de trop. Autant prévenir, certaines affaires sont particulièrement dures à lire, comme celle de Junko Furuta, torturée à mort. Et ce, même si l'auteur nous épargne le plus sordide...

Pour un premier livre, chapeau bas, donc : Louis-San nous présente un ouvrage aussi abouti qu'abordable. A recommander aux amateurs de true crime, mais pas seulement.
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