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Critique de Sharon


La mare au diable est un livre que j'ai longtemps proposer à mes élèves en lecture cursive. Longtemps, et il y a longtemps, les deux allant ensemble. J'avais arrêté, parce que d'autres oeuvres me semblaient tout aussi intéressantes à leur proposer. Avant de la proposer à mes 4e de cette année, je me suis dit "relisons cette oeuvre". Ce n'est pas que je ne la vois pas avec le même regard, c'est que les défauts que je lui trouvais, je les vois toujours, et les qualités, je les vois de moins en moins.

Il est deux parties qui m'ont toujours ennuyée, la première, dans laquelle l'autrice présente son projet, et la dernière, qui nous décrit plus sûrement qu'un reportage, une noce traditionnelle berrichonne. La première m'ennuie, parce que l'autrice se justifie de ce qu'elle a écrit, présente les "gentils" paysans aux lecteurs (parisiens ?) qui ne connaissent pas leur innocence ni ce que j'appelle leur absence de sensibilité. Oui, les paysans travaillent trop, de manière répétitive, pour être sensible à la beauté de ce qui les entoure. En gros, c'est la dureté des travaux effectués qui les a rendus ainsi. La dernière partie... j'ai toujours déconseillée à mes élèves de la lire, sauf s'ils voulaient lire une reconstitution historique telle qu'on pourrait les lire dans "Vivre dans le Berry au XIXe siècle".

Entre les deux, nous avons une intrigue qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Germain est veuf, et son beau-père Maurice l'incite à se marier, pour maintes raisons, notamment le fait que sa belle-fille attend un nouvel enfant, et que sa belle-mère devra s'occuper de l'autre enfant du couple (les enfants de son fils), elle ne pourra donc plus veiller sur les enfants de sa fille décédée, même si Petit Pierre, l'aîné, accompagne déjà souvent Germain aux champs. Germain accepte de rencontrer la veuve dont lui parle Maurice. Oui, il n'est plus temps pour les mariages d'amour, et Maurice a une idée très précise du genre de femme qu'il faut pour son gendre. Note : dans la vraie vie, Germain se serait sans doute déjà remarié, un an après son veuvage, comme beaucoup d'hommes le faisaient à l'époque. Il fallait bien quelqu'un pour élever les enfants, et les belles-soeurs ou belles-mères n'étaient pas toujours disponibles - ou alors, il épousait la jeune soeur de sa femme, cela arrivait aussi.

Je ne dirai pas que l'intrigue avec la jeune Marie, qui est placée bergère dans un village non loin, à la ferme des Ormeaux, n'est pas cousu de fils blancs. Il l'est ! Il faudra simplement beaucoup de temps pour que Germain ose avouer son amour à Marie - encore une fois aidé par sa belle-famille. J'ai presque envie de dire que Marie a de la chance d'avoir été placée si tardivement - seize ans au lieu de ... beaucoup moins, parfois même huit ans - et de ne pas être encore mariée, voire de ne pas avoir eu d'enfants illégitimes. Pour se faire une idée, il suffit de parcourir les archives départementales, leur lecture est édifiante.

La mare au diable est une histoire d'amour simple, qui me semble surtout prétexte à raconter la vie quotidienne (idéalisée ?) du paysan berrichon, qu'il soit aisé ou non.
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