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Critique de fabienne2909


Roman champêtre par excellence, « La Mare au diable » est l'un des romans les plus connus de George Sand. Elle le publie en 1846, en hommage à son amant Frédéric Chopin, après l'avoir, selon les rumeurs, rédigé en quatre jours seulement.

Dans ce roman, George Sand célèbre ce qu'elle chérit le plus : son Berry, à travers ses traditions rurales et agricoles, et sa simplicité franche et directe, car pour elle, le beau réside dans le simple.

C'est pourquoi son histoire principale, celle de la romance entre Germain et Marie, est enchâssée entre des considérations de l'auteur (George Sand tenait, dans ses écrits, à se genrer au masculin) sur la beauté des traditions agricoles, et sur les us et coutumes du mariage dans le Berry au XIXe siècle.
De mariage, il en est question dans « La Mare au diable » : Germain, un bouvier bientôt trentenaire (âge canonique selon les standards de l'époque) est incité par son beau-père à se remarier. Cela fait déjà quelques années que Germain se morfond dans son veuvage et il a trois enfants qui deviennent des charges pour sa famille, ses belles-soeurs devant accoucher elles-mêmes et ses beaux-parents se faisant vieux. le beau-père ayant déjà à moitié arrangé un contrat nuptial avec la fille de l'un de ses amis, Germain doit aller se faire une idée sur celle-ci sur place. Étant un homme serviable, il va proposer à Marie, la jeune voisine qui a accepté un emploi de bergère non loin de l'endroit où il se rend, de la chaperonner. Mais le chemin qui devait être court va se compliquer quand ils se perdent sur les rives de la Mare-au-diable, un point d'eau dont les brumes retiennent les visiteurs pendant la nuit… Pas besoin d'être grand clerc pour deviner ce qui va se passer : pourquoi chercher une épouse loin de chez soi quand on en a une sous la main ?

L'originalité de ce roman réside dans ce couple dans lequel la femme prend l'ascendant dès le départ : qu'est-ce que Germain est benêt ! Marie a les bonnes idées pour manger (utiliser une partie du gibier que Germain amenait en cadeau à la veuve, ramasser des châtaignes pendant le chemin en prévision), pour se chauffer (elle sait faire un feu, pas Germain), faire un campement, ce qui permettra à Germain de passer la nuit dans les meilleures conditions. Il aurait été bien perdu sans elle… Tout comme elle saura le faire mariner bien qu'animée par de bonnes intentions, quand éperdu d'amour, il voudra l'épouser.

Ce n'est pas pour rien que George Sand est devenu l'écrivain de la compagne, tant il excelle à reproduire la vie quotidienne agricole et berrichonne, à l'aide de patois et d'expressions locales consacrées. Mais au-delà de la seule langue, il réussit également à décrire parfaitement les paysages, nous transportant immédiatement ailleurs. Toutefois, c'est bien là le seul transport que j'ai ressenti, car je me suis assez ennuyée à la lecture : l'intrigue n'est en effet pas trépidante, et les dialogues non plus (ils ont le mérite de la simplicité tant aimée de l'auteur). de même, j'ai trouvé dommage que le motif de la Mare-au-diable, cet endroit un peu mystérieux, un peu fantastique, n'ait pas été davantage exploité, car il aurait pu donner un peu de relief à cette histoire un peu plate.
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