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Critique de Laureneb


Encore une fois, une héroïne de George Sand bien supérieure à son amant... Il est rare que les personnages masculins dans son oeuvre valent les personnages féminins, souvent possessifs, jaloux, manipulateurs, pervers narcissiques dirait-on aujourd'hui. C'est le cas de Lionel, qui apparaît au minimum comme un fat, voire comme un sale type pour le dire plus crument. Je n'ai donc pas compris à nouveau ce que Lavinia pouvait lui trouver. En effet, après avoir compromis Lavinia en l'exposant aux yeux de tous comme sa maîtresse, il l'a abandonnée car « elle l'aimait trop » et « l'ennuyait ». Il lui faisait des remarques sur son physique, trop maigre, les yeux éteints à force de chagrin et de reproche. On retrouve ici une variation d'un thème que George Sand a beaucoup utilisé : c'est l'amant qui accuse, qui insulte, qui fait des reproches et des crises de jalousie, alors que c'est lui qui va voir ailleurs. On peut aussi rajouter des idées racistes intériorisées : Lavinia est présentée comme différente, orientale, car d'origine portugaise, ce qui lui donne une peau moins claire que les Anglaises. Dix ans après, Lionel l'imagine vieillie, enlaidie... - Lavinia doit avoir vingt-six ans si on compte bien, mais j'ai bien compris avec Balzac que la « femme de trente ans » est une vieille femme au XIX ème siècle.
J'ai donc été ravie de la fin, qui refuse une histoire toute tracée classique. Lavinia a pris conscience de sa valeur, elle n'a pas besoin d'un homme pour vivre. Elle a appris des langues étrangères, elle lit, elle se cultive, elle peut s'amuser seule. Et, surtout, elle a mûri, elle a trop souffert et ne veut plus dépendre d'un homme.
Quelques mots enfin sur les descriptions du paysage : l'action se déroule dans les Pyrénées, ce sont les prémices du tourisme thermal, et George Sand livre de belles descriptions d'une nature sauvage, sublime car indomptée - à l'image de l'héroïne, dont le coeur peut battre, tempêter, mais qui triomphe des orages de la passion.
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