Le mot Upanishad est formé de la racine sad [détruire], des préfixes upa et ni, et du suffixe nommé kvip. Une Upanishad est ainsi nommée, car elle affaiblit puis détruit le cycle des expériences commençant avec la naissance. (p. 95)
L’action est incompatible avec la connaissance métaphysique puisqu’elle est accompagnée du sentiment d’ego. Mais dans le Vedanta, il est enseigné que la connaissance métaphysique est la conviction : « Je suis le Soi immuable. »
L’action qui se produit est basée sur le sentiment « je suis celui qui accomplit l’action, cela m’appartient ». La connaissance métaphysique concerne la réalité en tant que déjà existante ; dans les Veda, les actions prescrites s’adressent à celui qui se croit capable d’agir.
La connaissance annihile les facteurs de l’action tout comme elle annihile la notion que l’on puisse voir de l’eau dans le désert [dans le cas d’un mirage]. Après avoir reconnu que cela est vérité, comment pourrait-on s’engager dans l’action ? (p. 93)
Étant donné que je ne suis autre que le Soi suprême et éternel, je suis éternellement satisfait et ne poursuis aucun but. Étant dans la satisfaction permanente, je ne désire pas mon bien-être personnel. Efforce-toi d'atteindre la paix, ô mental. C'est là que se trouve ton bien-être.
De même que toutes les souffrances appartenant au rêve cessent au réveil, ainsi la notion que notre propre Soi est celui qui souffre disparait définitivement avec la connaissance que nous sommes le Soi intime.
L'esprit absolu est la réalité ; le monde de l'apparence est illusoire ; la prétendue âme individuelle est l'Absolu et rien que l'Absolu.
Car un homme ne s'engage pas dans l'action pour obtenir ce qui désormais le laisse indifférent. Une fois détaché des trois mondes, dans quel but l'aspirant à la libération ferait- il des efforts ?
Une fois que la notion tirée des Veda « Je suis l'Absolu [brahman] et rien que l'Absolu » devient une ferme conviction, la notion que l'on est un agent, que l'on a des désirs et que l'on est asservi devient aussi absurde que la notion que le corps est le Soi.
On devrait se baigner dans le lac sacré de son propre mental purifié, où tous les dieux et les Veda sont unis. En s'y immergeant, on devient immortel.
L'Absolu est une masse homogène de conscience pure. Il est lui-même la vraie nature de tout ce qui apparaît extérieur ou intérieur. Comment peut-on imaginer qu'une chose intérieure ou extérieure existe en dehors de lui ? Toute notion de cet ordre doit être rejetée.
Tout comme l'éther pénètre tout, ainsi je pénètre l'éther. Je suis inaltérable, immuable, pur, sans âge, à jamais libre et Un sans second.