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Critique de RosenDero


Les aventures de Géralt de Riv continuent dans ce tome 2. Toujours pas de récit unique (ce sera pour après) mais une suite de nouvelles entretenant quelques liens entre elles, faisant état du cheminement du sorceleur.

Rapidement et sans exhaustivité, on rencontrera : une chasse au dragon jouissive ; la relation impossible entre un noble et une sirène ; des horreurs issues de constructions cyclopéennes sous-marines ;-) ; un coureur de jupons et ses conquêtes enragées ; un doppelganger rusé comme un renard ; des troubadours pas toujours en paix avec eux-mêmes ; la mort, la providence et des dryades kidnappeuses ; des magiciennes et des sorciers ; une petite fille du nom de Ciri...

Certains récits m'ont d'avantage plu que d'autres, mais, à l'arrivée, on trouve toujours autant d'humanisme et de poésie. Andrzej Sapkowski nous offre une belle alliance entre fantasy et philosophie, le tout saupoudré d'action, d'intrigues, d'amour et d'un bestiaire génialissime.

Je tiens à mentionner mon coup de coeur pour le récit mettant en scène le doppelganger. Comme nombre d'amateurs de fantasy, j'avais un fort apriori négatif sur ces monstres, Andrei Sapkowski a réussi à m'en défaire en les présentant comme des êtres sensibles et uniques. C'est très beau, très appréciable.

À côté de cela, si Yennefer me sort toujours par les trous de nez, j'ai été très touché par le personnage de Petit Oeil (poétesse désabusée) que l'auteur n'épargne pas ainsi que par la partie concernant la "Providence" et donnant son nom à ce recueil. Au début, je ne comprenais pas où l'auteur voulait en venir avec son épée à double tranchant, mais, au fil du récit et de l'enchaînement des nouvelles (notamment la dernière avec flash-back hallucinatoires, rencontre de la mort et de la mère) tout devient lumineux et poétique.

Ce tome s'articule pour bonne partie sur la pratique dite de "l'enfant surprise" assez géniale dans son processus. Un sorceleur sauve une personne (généralement un mari parti loin et suffisement longtemps) et, lorsque cette dernière veut le payer en retour, le sorceleur refuse et lui demande simplement de lui promettre de lui offrir "la chose qu'il ne pensait pas retrouver en rentrant chez lui"… Voilà comment on renouvelle le pool de sorceleurs :)

En conclusion, j'ai mis longtemps à finir ce tome 2 (les histoires n'ayant pas forcément de lien entre elles) mais j'en garde un souvenir impérissable et je trouve le style de Sapkowski toujours aussi excellent.

J'ai lu ça et là qu'on reprochait à l'auteur la construction de ses dialogues (allant même jusqu'à imputer leur forme à une particularité de la culture polonaise O_o), au contraire, je les trouve vraiment bons et bien écrits. Faut-il nécessairement se couper la parole pour être crédible ? Je ne le crois pas. Surtout quand on cherche à véhiculer des choses bien plus profondes que des informations sur le temps qu'il fait... Non, vraiment, je trouve que la forme des discours correspond parfaitement au personnage du Sorceleur, véritable philosophe humaniste, poète désabusé mais adorateur de la vie.
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