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Critique de gonewiththegreen


Bouleversant. Difficile de mettre un adjectif sur ce livre , mais bouleversant est peut être celui qui me semble le plus adapté.
Un jour ordinaire, un homme perd subitement la vue au volant de sa voiture . Rapidement, tous ceux qui s'approchent de lui perdent aussi la vue. Mais la cécité n'est pas noire , c'est une lumière blanche . Subitement, c'est la panique, et l'état décide d'interner les aveugles afin d'éviter la contagion. La femme d'un ophtalmologue devenu aveugle (tragique clin d'oeil du destin pourrait dire l'auteur qui truffe son livre de tels sarcasmes) réussit à suivre son mari. Pourtant , elle n'est pas contaminée mais feint de l'être. Mais dans un monde amené à se dégrader rapidement, ne vaudrait il mieux pas ne pas voir ?

Avant de poursuivre, un petit sur le style de l'auteur qui peut décontenancer avec ses dialogues imbriqués dans la phrase et sa ponctuation exotique. Finalement, pas si déroutant, on s'habitue, certes le confort de lecture eut pu être amélioré mais on l'(a bien compris , on n'est pas ici pour se la couler douce.
Ce livre qui peut se voir comme une métaphore est d'une puissance rare. L'auteur va faire construire à ses personnages une société d'aveugles, où les travers de notre monde seront exacerbés par les contraintes visuelles. On retrouvera la cupidité, l'égoïsme, l'absurde attachement aux objets, l'ignominie des hommes en manque de sexe et bien sur l'instinct de survie , entraînant des actes dénués d'humanité. Tout est sombre ici , sauf la vision des aveugles . La société se déshumanise, le personnage le plus humain étant, presque , finalement un chien !
Pour autant, le petit groupe sur lequel a décidé de se focaliser l'auteur, malgré ses travers, recèle encore un once d'humanité, petite flamme vacillante dans une société sans repère, privée de lumière (trait d'humour pour détendre le lecteur) où la survie débouche sur l'écoeurant.
Devant la désorganisation , l'auteur stigmatise le manque d'ordre et sous entend souvent qu'ici le politique fait défaut. Pas de chef , chaos assuré.
C'est un livre marquant, dont on ne sort pas indemne, sans doute comme doit l'être "La route" si le film rend bien compte du livre.
Chef d'oeuvre, je ne sais pas , tout ça est subjectif. Comme la vue, dirait l'auteur. Est souvent plus aveugle celui qui ne veut pas voir que celui qui ne peut pas voir.
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