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Critique de SylvieHB


Dans « C'est pas bientôt fini ! », Claude Sarraute nous fait partager la vie de Muriel et Vincent, deux professeurs dans un collège de ZEP.

Lui est prof d'histoire-géo, à l'aise dans ses baskets avec ces mômes défavorisés. Elle est prof de lettres, sans autorité aucune, chahutée et peu appréciée, bossant pour l'agreg' et rêvant d'élèves bien éduqués et désireux d'apprendre.
Ils se sont connus et aimés dans ce collège de banlieue parisienne. Au point de se marier et d'avoir un enfant. Puis se sont désaimés, déchirés, éparpillés pendant que la mère de l'une et le père de l'autre rapprochaient gentiment leurs solitudes. Tout en tirant les ficelles avec plus ou moins de succès pour rabibocher le jeune couple.

Dès les premières pages, on est dans l'ambiance. D'un collège de ZEP et du style du roman. C'est perturbant. Parce que ça part dans tous les sens, l'histoire et les phrases. On est limite dans l'intimité de la construction du roman en le lisant.
C'est comme un commentaire de l'auteur sur sa propre histoire. Avec les idées qui fusent à cent à l'heure et les mots qui se bousculent dans les phrases. On débute au présent, on fait un détour au passé, une parenthèse dans la supposition avant de revenir au présent, le tout en une phrase de quatre ou cinq lignes. Et avec un registre familier, parlé populaire. Ça sonnerait peut-être mieux à l'oral, lu à haute voix, un peu théâtre de boulevard.

Quant à l'histoire, elle est banale. Ils s'aiment, ils s'éloignent, vont-ils se retrouver ? La base de nombreux romans à l'eau de rose. Sauf que dans « C'est pas bientôt fini ! », les ingrédients peinent à se mélanger, ça fait des grumeaux indigestes, c'est aromatisé de clichés.
Bref, aucune alchimie. On ne parvient pas à s'intéresser réellement aux personnages, à s'enthousiasmer ou se désoler pour eux, pour les péripéties que Claude Sarraute leur colle dans les pattes. Et c'est dommage.

Je reste sur ma faim, mais au moins, ça se lit vite.
Lien : http://sylviebeillard.fr/202..
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