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Critique de sabine59


Une autobiographie vraiment à part et brillante. Je l'avais étudiée avec beaucoup d'intérêt déjà en Terminale ( Il y a longtemps!) Mais plusieurs relectures ont enrichi encore les réflexions nombreuses que provoque cette oeuvre.

Publiée en 1964, Sartre la présente comme un adieu à la littérature. Cette "imposture" selon lui et qu'il n'a de cesse de présenter comme telle.

A travers les deux parties du livre, "Lire" et "Ecrire", il revient avec lucidité et auto-dérision sur ses années d'enfance jusqu'à onze ans. La plume est féroce et magnifique d'ironie pour nous raconter cet enfant solitaire, orphelin de père, élevé chez ses grands-parents." Ma vérité, mon caractère, mon nom étaient aux mains des adultes, j'avais appris à me voir par leurs yeux ; j'étais un enfant, ce monstre qu'ils fabriquent avec leurs regrets."

Le ton est en effet donné : aucune complaisance envers le passé. Quitte même à falsifier les souvenirs, pour mieux les persifler.

Poussé en cela par son grand-père lettré et autoritaire, Charles Schweitzer, il joue une comédie à sa famille pour lui plaire, ce qu'il appelle ses " bouffonneries". Il lit, écrit se croit un héros...et déchante lorsqu'il est confronté à d'autres enfants. Aucune sensiblerie, la critique est toujours prompte, incisive.

La mise à distance est le principe même de cette autobiographie, qui se veut une dénonciation des mensonges de l'enfance, une démystification de cette période. En cela, elle est diffère des autres et je trouve les formules souvent lapidaires très justes.

" J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute: au milieu des livres." Cette phrase fort connue illustre bien le monde auquel Sartre n'a pas réussi à échapper, le monde premier, celui où tout s'est créé pour lui.

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