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Critique de Cyrlight


Mairunovich raconte l'histoire de Mairu, une lycéenne au physique jugé disgracieux par tous, y compris son propre frère qui ne manque jamais une occasion de la rabaisser. Harcelée et inhibée par l'affreuse image qu'on lui renvoie d'elle-même, la jeune fille accepte insultes et brimades… jusqu'à l'humiliation de trop.

Les premières pages de ce shojo m'ont désagréablement rappelé celles de Tsubaki Love, où l'héroïne est aussi mise au ban en raison de sa « laideur » (je mets le mot entre guillemets, parce que la laideur équivaut au traditionnel combo lunettes / coiffure à changer / pas de maquillage), et où les exactions sont banalisées, ces filles-là ayant qu'à, après tout, ne pas être aussi moches.

Quand Mairu décide, sans grande surprise, de se relooker, j'ai évidemment grincé des dents. À tort, car c'est là que le manga tend vers un postulat bien plus intéressant que « Je me transforme pour entrer dans le moule, avoir la paix et même plaire ». En effet, Mairu a bien l'intention de profiter de sa nouvelle apparence… pour se venger !

Contrairement à la plupart des protagonistes du genre, la jeune fille, une fois ses limites atteintes, cesse de tendre l'autre joue et s'efforce de rendre coup pour coup. Elle est toujours un peu naïve, mais elle apprend de ses erreurs et des pièges tendus par autrui.

Car oui, Mairu devenue « belle » (toujours entre guillemets, c'est subjectif) est désormais la cible des jalousies en lieu et place des moqueries. Heureusement, elle peut compter sur l'aide de sa meilleure amie (celle qui la métamorphose) et de Tenyu, le beau gosse du lycée…

… qui est un autre point positif à mettre au crédit de ce shojo. Malgré une première interaction équivoque, le personnage ne se pose pas en petit ami prédestiné de l'héroïne. Leur relation, quoique les motivations de Tenyu soient encore assez mystérieuses, tient surtout de l'entraide. Ils s'apportent mutuellement ce dont l'autre a besoin, tant d'un point de vue matériel qu'émotionnel.

Bien sûr, on n'échappe pas à des considérations et à des questionnements plus superficiels (est-ce que Mairu doit / veut rester « jolie », sa volonté d'avoir un petit ami, son propre rapport au physique d'autrui…), maiiiis ça reste une adolescente, et même si c'est classique / cliché, on ne peut pas lui en vouloir d'avoir des réflexions propres à son âge.

D'autant que c'est assez bien amené. Elle ne se transforme pas brusquement en midinette qui n'a que l'amour en tête. Elle découvre pas à pas la vie qui s'offre à elle au-delà des persécutions dont elle a toujours fait les frais (jusqu'au sein de son propre foyer) et s'interroge beaucoup.

Pour résumer, Mairunovich est un manga qui démarrait assez mal, mais qui m'a vite agréablement surprise. Même s'il reprend la plupart des codes du genre, il le fait avec maîtrise et, oserais-je aller jusque-là, une certaine maturité. Pour le moment, j'apprécie, et j'ai hâte de voir comment l'histoire va évoluer !
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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