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Critique de Lilo0606160616


Que dire de ce roman à part qu'il est tout simplement parfait. Reçu dans le cadre d'une commande box livresque chez le Ptit Colli, j'avais été intriguée à la réception et impatiente de le lire. J'ai mis quelques temps à me lancer, attendant le bon moment pour entamer cette lecture passionnante et historique.

Petit topo sur l'histoire : le récit débute en Juin 1914 , aux prémices de la Première Guerre mondiale, dans un petit village situé à Saint-Etienne. Clémence est mère de trois enfants : Perline, Celse et Antonin. Son mari, Jean-Martin, travaille dur aux champs et comme beaucoup d'hommes à cette époque , considère que la place de la femme se situe à la maison. Il n'a d'ailleurs jamais vu d'un très bon oeil que sa soeur Marthe entre dans les ordres, y voyant un gâchis et comme une sorte d'affront aux us et coutumes. Pour les hommes, inutile que la femme soit instruite ou indépendante, son unique rôle est de prendre soin du foyer et de mettre la main à la pâte. Cependant lorsque la guerre éclate, la majorité des hommes est réquisitionné et qui mieux que les femmes pour faire tourner la maisonnée et reprendre les travaux entamés par les mari (ou les frères) ? C'est ainsi que Clémence et les autres femmes du villages retroussent leur manches et montrent de quoi elles sont capables. Perline, perspicace et instruite, devient secrétaire au sein d'une grande usine de textile et va se découvrir des talents insoupçonnés. Elle va également développer un combat pour que les femmes puissent atteindre la liberté et sortir la tête de l'eau des idées préconçues instaurées depuis des lustres. On découvre leur émancipation, leur rôle dans les usines de fabrication d'armements, le travail acharné qu'elles ont fourni pour remplacer ceux partis au front. le front justement parlons-en. On découvre la peur, la cruauté, le destin tragique de tout ces hommes à qui ont impose la mort, à qui on impose l'injustice au nom de quoi ? de monarques qui restent sur "le balcon" à regarder des millions d'êtres humains se faire assassiner et revenir amputés, défigurés, en laissant des familles endeuillées. Il y a aussi Mathias et Lucille, deux orphelins qui découvrent le sens du mot famille grâce à la guerre, qui découvre l'amour et la liberté. Des situations paradoxales, une histoire qui nous montre l'avant, le pendant et l'après-guerre avec justesse et fluidité, une histoire qui nous montre ce que la guerre à apporter de bon comme de mauvais.

La plume de l'auteur est très fluide. Bien que composé de plus de 800 pages, le roman se lit d'une traite. Professeur d'histoire à l'origine, on ressent les talents de narration de Jeanne-Marie Sauvage-Avit, son implication dans l'écriture et son souci de rapporter au plus juste des faits réels à une histoire romancée font toute la force de ce livre. Ces personnages sont d'une volonté, d'un courage, d'une sincérité telle, qu'on s'y attache très rapidement. Ce qui est intéressant également c'est que l'on perçoit nettement l'évolution de la société, les combats engagés que se soient par les femmes ou les ouvriers qui ont commencé après-guerre à vouloir faire valoir leurs droits au repos, leurs droits aux journées de 8h, leurs droits tout simplement au respect. J'ai appris de nombreuses choses grâce à "Perline, Clémence, Lucille et les autres". On prend l'ampleur de cette époque au travers des évolutions sociales, de l'émancipation des femmes, de la mode qui s'impose, le regard porté sur les gueules-cassés, l'enfermement des rescapés de la guerre et j'en passe.

En conclusion, c'est un roman riche de par son histoire, de par ses personnages et de par sa réalité historique. Je le conseille vivement pour ceux et celles qui recherchent à s'instruire tout en passant un agréable moment. Un réel coup de coeur !

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