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Critique de hervethro


Lorsqu'on demandait à Edward Whymper, l'un des plus prolifiques alpinistes de la seconde moitié du XIXème, pourquoi il gravissait ainsi les montagnes, il avait pour habitude de répondre : parce qu'elles sont là.
Passé la boutade, Anne Sauvy s'emploie à expliquer ce qui pousse certains hommes (et quelques femmes, ne soyons pas bêtement misogynes) à braver l'inconfort et le danger des glaces et des rocs dans « la ténèbre et l'azur », un bref texte qui donne son titre au recueil de nouvelles paru en 1991 et qui clôt sa trilogie dédiée à la montagne sous forme de petites histoires flirtant souvent avec le surnaturel.
Maitre de conférences sur l'histoire du livre et alpiniste elle-même, Anne Sauvy parvient à nous faire rire, sourire et même parfois sentir une larme nous chatouiller le coin de l'oeil. Il y a de l'humanité dans cette quinzaine de récits. Une humanité résolument perdue là-bas, dans la plaine et surtout les villes où les hommes ont oublié les vraies valeurs qui ont fait eux des hommes, justement.
En parcourant ces récits parfois proches du conte et des légendes, on se rend compte qu'il faut mettre de la distance avec cette société qui a pris le mauvais chemin de l'indifférence et de la généralisation. Une distance en hauteur si possible – mais il serait certainement aussi correct en parlant de navigation sur des océans, de marches en forêts primaires, de traversées de déserts… Bref partout où l'homme doit faire face. Avec pour seule arme sa volonté et sa détermination – à peine son intelligence, du moins une intelligence débarrassée des codes intellectuels qui l'engluent souvent dans des gloses stériles sans but réel.
Alors on peut retrouver au fil de ces textes émotionnellement forts, la beauté des levers de soleil, le froid des aurores en refuge, le crissement de la neige sous le pas, le frisson d'adrénaline au moment d'un passage dangereux, la satisfaction d'avoir un instant, un instant seulement, vaincu la montagne. Ou avoir cru la vaincre. Alors que c'est simplement une victoire sur nous-mêmes. La plus belle de toutes.
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