La route de Lhassa

 Les récits de voyageurs de la fin du XX° et du début du XX° ayant eu des velléités d'atteindre le Tibet, alors zone interdite, sont plutôt rares. Ils relatent pour la plupart les tentatives réalisées du nord vers le sud. On peut citer parmi nos compatriotes le Père Huc et son compagnon et l'inévitable Alexandra David-Neel. le récit du premier était assez distrayant, sans concessions, réaliste. J'ai souvenance de son aversion progressive pour la tsampa (orge grillée) noyée dans le thé salé au beurre de yack. Nourriture de base des populations et facile à transporter à dos d'animal. J'ai vainement tenté de lire la chère Alexandra, mais le livre m'est tombé des mains. Faut vous dire Monsieur que ces gens là, on croit. Les billevesées des moines lui valaient sans doute traitement psy. Lors de ma traversée de Lanzhou à Lhassa, j'ai même visité sa cellule au monastère de Kumbum. Austère, mais juste. Je m'égare, back to our yaks, version anglo-tibétaine du “revenons à nos moutonsˮ. le livre dont il s'agit fait le trajet inverse, partant de l'Inde à l'époque l'empire, du Raj, pour remonter vers l'Himalaya, le traverser et attendre le plateau. On vit la traversée épique de l'Anglais avec ses compagnons de route (nombre et fidélité à géométrie variable) au milieu des rivières, des torrents, des glaciers. Les lamas, couche aussi nombreuse que parasitaire fait preuve de violence vis-à-vis de ceux qui tentent de traverser les frontières de la zone interdite. L'auteur et ses deux camarades d'expédition échappent de peu aux tortures… Voilà le vrai aspect de la “spiritualitéˮ tibétaine qui fait se pâmer nos belles âmes en quête de vertu ! Un récit tout à fait édifiant. le parasitisme des moines et autres lamas demeurent le même un siècle plus tard, il suffit d'ouvrir les yeux pour le constater. PS : je n'ai jamais rien bu de plus dégueulasse sue du thé au beurre de yack salé et rance. Une expérience !