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Critique de KiriHara


Après avoir découvert le plaisir de lecture avec les aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle, j'ai fini par me concentrer sur les récits policiers écrits en langue française pour ne pas avoir à être confronté à des problèmes de traduction.

Cette contrainte me gênait d'autant moins qu'il y a tellement d'auteurs écrivant ou ayant écrit en langue française que, même en passant mes journées à lire, je n'en ferai jamais le tour.

Pourtant, très récemment, je me suis replongé, pour des raisons professionnelles, dans la littérature anglophone.

Du coup, cela m'a donné envie de découvrir d'autres auteurs américains ou anglais, à partir de traductions datant de l'époque où ils furent publiés en France (souvent bien après leur succès original).

En me renseignant un peu sur les femmes de la littérature policière, après avoir lu et moyennement apprécié un roman d'Agatha Christie, je fus attiré par la production de Dorothy L. Sayers (1893-1957), très intrigué par sa série autour du personnage de Lord Peter Wimsey, dont la plupart des titres eurent les honneurs d'une traduction française et, pour certains, d'une publication dans la mythique collection « Le Masque ».

Et, comme il n'y a rien de mieux que de débuter une série par son premier épisode, je me suis plongé dans « Whose Body? » publié à Londres en 1923 et en France en 1939 sous le titre « Lord Peter et l'Inconnu »…

Lord Peter, un fantasque noble aimant jouer au détective, apprend par sa mère qu'un cadavre seulement orné d'un pince-nez en or a été retrouvé dans la baignoire de M. Thipps, un ami de la famille sur qui pèsent les soupçons.

D'un autre côté, l'inspecteur Parker, ami de Lord Peter, enquête sur la disparition d'un banquier influent.

Si Lord Peter s'amuse d'avoir à s'occuper d'un corps sans nom quand son ami, lui, a un nom, mais pas le corps qui va avec, il ne tarde pas à penser que les deux affaires sont liées. Mais de quelle manière ???

Lire m'aide à m'endormir. C'est à tel point que je ne peux pas m'endormir sans avoir au préalable lu au moins une petite demi-heure.

Cette coutume a l'avantage de me faire lire tous les jours, mais pour défaut de me faire lire, parfois (souvent) alors que je me trouve dans un état de fatigue avancé.

Du coup, je me force parfois à lire même quand mes yeux papillonnent et l'on ne peut pas dire que ce soit la meilleure façon d'apprécier un ouvrage.

Et ce fut malheureusement le cas avec « Lort Peter et l'Inconnu »…

Pourtant, je dois bien reconnaître que, malgré les défauts inhérents à cette façon de lire, j'ai bien apprécié dès les premières lignes ce roman.

Déjà, parce que Lord Peter est un personnage original et attachant, de par sa fantaisie et sa relation avec son majordome.

Ensuite, parce que l'intrigue est loin d'être simpliste et qu'elle est même fort intéressante.

Enfin, parce que Dorothy L. Sayers maîtrise à la fois sa plume, sa narration, ses personnages, mais également l'humour.

Et c'est cet humour qui fait toute la différence, car il se reflète principalement par la relation entre Bunter et Lord Peter, deux personnages à que tout oppose (le statut, la hiérarchie, le caractère), mais qui sont étroitement liés et complémentaires.

Le fantasque Lord Peter est quelque peu cadré par la rigidité et le sérieux de Bunter et ce n'est pas sans raison que le premier s'appuie sur le second.

Mais l'humour n'est jamais là pour cacher des manques (comme cela peut souvent être le cas) et Dorothy L. Sayers n'oublie jamais qu'elle est d'abord là pour livrer un roman policier.

Aussi, l'intrigue est-elle travaillée et l'enquête menée parallèlement par Lord Peter et l'inspecteur Parker tient la route du début jusqu'à la fin.

Et c'est d'ailleurs à la fin, quand l'intrigue est résumée, que l'identité de l'assassin est dévoilée, que l'on appréhende réellement la teneur de l'ensemble.

Au final, un très bon roman policier, à la fois très sérieux et très drôle, qui pourra rebuter certains à cause des « Votre Seigneurie » et autres qualificatifs qui fleurent bon (ou mauvais) un autre temps, mais qui s'avère maîtrisé de bout en bout, à la fois dans la plume, l'intrigue, les personnages (surtout Lord Peter et Bunter) et l'humour.
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