J'ai lu quelque part que l'évolution nous a prédisposé à voir les fantômes et les esprits, à trouver des signes et des présages dans les choses ordinaires de la vie : une soudaine bourrasque de vent, des réponses révélées en rêve. Cet élan vers le mystique a, d'après ce que j'ai lu, des fondements neurologiques. Nos cerveaux ont faim d'ordre.
Il y a moins de grains de sable sur terre, a lu quelque part un père, que d'étoiles dans l'univers. Quel coup de chance incroyable, dans ces circonstances, d'être sur cette plage avec sa famille.
J'ai trente-sept ans, et si j'ai appris une chose, c'est qu'on peut vivre à peu près bien sans avoir besoin de déballer les mystères de la vie.
Je crois plutôt que nous ne savons pas à quoi ressemblent les gens. Nous savons seulement à quoi ils ressemblent à travers notre propre regard. Nous projetons sur eux une idée façonnée par nos sentiments et nos souvenirs, et c'est là que les choses se déforment.
Tout est possible, à chaque instant, et pourtant les gens ne s'en rendent pas compte, ou bien ils le savent mais ils n'en font rien.
Nous connaissons si peu de choses des gens. Nous oublions à quel point autour de nous, à tout moment, chacun dissimule sa part d'ombre. Nous oublions, jusqu'au moment où l'on est obligé de se souvenir.
Comment se fait-il qu'un son, une image, une odeur très précise nous viennent à l'esprit lorsque l'on songe à quelqu'un ? Par quels arcanes du cerveau ce prodige survient-il ?
Lorsque la gentillesse d'autrui commence à devenir un problème, il est clair que l'on manque de repos.
Les garçons doux comme le miel se collent toujours à la fille la plus poison.
Il me semble désormais que certaines vérités ne suffiront jamais à sceller les mystéres qui les ont précédées. La vérité ne peut rien vous apportter que vous ne puissiez trouver en vous-même. Et en fin de compte, la décision nous appartient. De vivre. De continuer.