Comment en suis-je venue à lire ce livre qui raconte l'histoire d'un album que je n'avais jamais écouté, d'un artiste que je connaissais pas ? Tout d'abord, en cherchant la chanson titre de l'album, je tombe en premier sur la version de
Johnny Cash.
Et là, je m'accorde une digression en lien avec l'homme en noir. J'étais fascinée depuis quelques années par sa reprise de Hurt de Nine Inch Nails. Et voilà qu'il y a peu, j'ai eu la joie de recevoir en cadeau l'album où figure ce beau morceau. Et à peu près en même temps, ce livre m'est parvenu, jolie coïncidence.
Grâce à cet ouvrage, j'ai découvert la collection Discogonie des Editions Densité qui ne peut que réjouir l'amoureuse de musique que je suis.
Et me voilà embarquée dans l'histoire de
Will Oldham et de son "double" Bonnie 'Prince' Billy. Grâce à l'érudition et à la passion pour cet artiste de
Christophe Schenk, j'ai découvert l'oeuvre et la vision de
Will Oldham qui par certains côté dans ses chansons se rapproche également parfois de
Nick Cave que j'apprécie beaucoup.
L'album I see a Darkness nous interroge sur notre part d'ombre, sur le fait que la mort, même si elle est inéluctable doit nous faire mesurer l'importance de la vie, sur l'amour évidemment... et bien d'autres sujets, plus ou moins obscurs selon ce que veut bien nous dévoiler Oldham.
Parfois, sa voix n'est qu'un murmure, certaines chansons sont très courtes, et sans lien apparent avec ce que l'on a écouté avant, et en lisant en parallèle les commentaires de
Christophe Schenk on peut saisir l'essence de chaque morceau, c'est un réel bonheur. Ses éclaircissements sur les thèmes abordés, ses remarques sur les instruments, les choeurs... tout est juste sans nous perdre dans des détails inutiles.
A la fin de cette écoute, en bonus track, je ne pouvais qu'enchainer avec la version de
Johnny Cash, tout comme l'auteur le fait lui-même.
Encore une fois, l'homme en noir s'approprie une chanson avec son vécu et sa propre interprétation. LA voix de
Will Oldham se joint à la sienne. Les dernières pages se tournent, la musique s'éteint.
Comme croit se souvenir
Christophe Schenk, Oldham aurait dit "J'ai commencé à écrire une chanson et
Johnny Cash l'a terminée".
Cependant, sans
Will Oldham, ce petit miracle n'aurait pas eu lieu, et je remercie grandement
Christophe Schenk de m'avoir fait découvrir cet homme si talentueux. Quand la musique et la littérature se rejoignent, quel kiff !