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Critique de Melcleon


Kaspar, en âge de prendre sa retraite mais continuant à se rendre chaque jour dans la librairie qu'il dirige, à Berlin, découvre, de retour chez lui, son épouse Birgit noyée au fond de leur baignoire. S'est-elle suicidée, avait-elle bu encore plus que d'habitude ? Elle était devenue de plus en plus secrète en vieillissant, ou peut-être l'était-elle depuis très longtemps puisque Kaspar, quelques mois plus tard, met la main sur un manuscrit rédigé par elle, projet de roman s'appuyant sur un socle manifestement autobiographique. C'est ainsi que lui est révélée l'existence d'une fille que Birgit aurait mise au monde, et abandonnée, avant de passer à l'Ouest pour le rejoindre. Une recherche quasi policière va conduire Kaspar sur les rives de l'Oder, dans un des ces villages où l'extrême droite allemande essaie de recréer des communautés ethniquement "pures". Là il fera la connaissance de cette fille maintenant quadragénaire qui n'est pas de son sang, et de la fille adolescente de celle-ci, Sigrun, que ses parents accepteront de confier de temps à autre à son "grand-père", après tractation pécuniaire menée par le père, hostile par principe à tout ce qui vient de l'ancienne RFA.
Si le roman de Bernhard Schlink relate avec finesse l'apprivoisement réciproque, de nos jours, de deux êtres (Kaspar et Sigrun) que tout sépare : la génération, les idées, l'ancrage territorial et sociologique, mais qui s'accorderont peut-être... sur la musique, il brosse aussi un tableau éclairant des deux Allemagnes avant la chute du Mur. Ce double point de vue aide à mieux comprendre le poids de l'histoire (la période nazie, les années RDA, le renouveau actuel du nationalisme) dans l'imaginaire collectif, si prégnant pour nos voisins d'outre-Rhin.
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