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Critique de kuroineko


J'ai découvert Bernhard Schlinck avec le Liseur lorsque j'étais en fac. Depuis je l'ai relu plusieurs fois, avec toujours autant d'émotions.

Si le roman débute, une fois la scarlatine guérie, par l'initiation sexuelle de Michaël, quinze ans, par Hannah, plus âgée et entourée d'une aura de mystère et un partage à sens unique de la lecture, il se pose en seconde partie comme une réflexion sur la justice, sur la génération grandie dans l'immédiat après-guerre allemand, comme Michaël. L'épouvantable parenthèse nazie s'est refermée avec des millions de morts, de blessés, de villes dévastées. Mais les cicatrices de cette période, elles, ne sont pas refermées, engendrant une pression de culpabilité sur tout le pays.

Le livre de Bernhard Schlinck est tout simplement formidable dans ses différents thèmes abordés. La liaison passionnée de Michaël pour Hannah, avec toute l'ardeur et la ferveur de l'adolescence, pourrait prêter à sourire si l'on ne sentait venir des blessures intimes profondes. Cette première expérience où l'esprit confond désir et amour a laissé des traces invisibles mais qui marqueront et dirigeront l'existence du jeune homme.

Quant au procès et au dilemme auquel est confronté Michaël, c'est un passage qui s'abat comme une enclume sur la tête de l'étudiant comme sur celle du lecteur. le puzzle se met subitement en place et j'en suis restée soufflée.

Le Liseur est un roman d'une qualité extraordinaire qu'on peut lire et relire en y découvrant toujours de nouveaux angles. J'ai vu le film à sa sortie au cinéma, avec quelques appréhensions. le résultat s'avère pourtant réussi en terme d'adaptation cinématographique et de jeu des acteurs, très convaincants. Dommage qu'on ne puisse emporter que six livres sur l'île déserte Babelio car celui-ci mériterait complètement de faire partie du voyage avec les autres.
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