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Critique de JIEMDE


Éloge de la lenteur…

Mais il en faut du temps et des pages à Karel Schoeman – traduit par Jean Guiloineau - pour nous faire entrer En étrange pays et planter le décor de cette petite société de Bloemfontein, dans l'État libre d'Orange en Afrique-du-Sud.

Mal en point, à l'issue d'un voyage chaotique débuté en Hollande, Verluis y débarque pour y finir sa vie, secrètement ravagé par la tuberculose. N'aspirant qu'à la solitude, il va très vite se trouver confronté aux paradoxes locaux.

Paradoxe de la beauté des paysages du vled, espaces sauvages et sans fin d'herbes et d'arbustes, confrontés aux travers nauséabonds de cette petite société microcosmique de Bloemfontein.
Paradoxe de la relégation des autochtones noirs aux fonctions de larbins, face à leurs « maîtres » hollandais ou allemands tentant de recréer ailleurs depuis deux générations, le monde qu'ils ont naguère volontairement quitté.
Paradoxe de ces fêtes régulières qui rythment la vie bourgeoise locale, là où Verluis ne cherche que l'oubli et le repli, et une certaine forme de dépouillement dans le calme absolu.

Son salut viendra de ses rencontres avec un jeune pasteur, sa femme et sa soeur, remplies de bienveillances, de lectures, d'échanges philosophiques et religieux, d'humanité... Ne cessant de répéter qu'il n'est que de passage, Verluis finira par trouver ce qu'il était, sans le savoir, venu chercher : un lieu de transition, parenthèse entre la vie qui le fuit et la mort qui l'appelle.

Ai-je aimé En étrange pays ? C'est difficile à dire en ces termes. Mais l'écriture est belle, puissante, et l'atmosphère douce, lente et apaisée qui se dégage de ces pages font de cette lecture un moment fort et marquant.
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