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Critique de Henri-l-oiseleur


Le grand savant Gershom Scholem (1897-1982) rédigea en hébreu la plupart de ses études et recherches sur la Cabale. Cet ouvrage-ci est toutefois traduit de l'anglais et n'a pas été conçu par l'auteur lui-même : c'est une compilation de tous ses articles concernant la Cabale écrits pour l'Encyclopedia Judaica. Le recueil est paru en 1974 aux éditions Keter, et en 1998 pour la première version française. On appréciera le délai.


La Kabbale (selon la graphie anglaise) ou Cabale (selon la graphie française que préférait Charles Mopsik) est comparable au coeur de la piété juive, tandis que le Talmud et les commandements en seraient le corps agissant dans le monde visible. Pour des raisons de classement, on la définit comme une "mystique", mais Scholem a soin de différencier cette "mystique" juive de celle des chrétiens ou des musulmans. Ceux-ci recherchent l'union extatique avec la divinité, tandis que les Cabalistes (dont certains n'excluent pas les extases) fondèrent un savoir spéculatif extrêmement abstrait, voire aride, et pourtant pénétré d'une grande et intense poésie et même, d'une sorte de "mythologie", selon les termes de Scholem. La Cabale est affaire de livres et de savants, de piété ardente et d'intense recherche intellectuelle. Elle unit la plus abstraite des spéculations et l'élan humain vers le divin.


C'est ce que Scholem explique dans la première partie de l'ouvrage, consacrée à l'histoire de la Cabale et à ses concepts fondamentaux. Ensuite, l'auteur étudie son livre fondateur, le Zohar, et une série d'événements historiques qui n'auraient aucun sens en dehors de la Cabale : la crise messianique de Sabbataï Tsevi (1666), le mouvement de Jakob Frank en Europe Centrale . On trouve encore, rangée alphabétiquement, une série de courts articles sur la magie et les principaux objets ou personnages à valeur cabalistique (comme l'étoile de David, l'ange Métratron, la démone Lilith, le Golem etc). La dernière partie est un répertoire alphabétique des grandes figures de la Cabale, de l'Espagne du XIII°s aux espaces de la diaspora juive occidentale et ottomane du XVIII°.

La sobriété, la méthode impeccable et la rigueur de l'historien des idées qu'est Scholem, sont vraiment bienvenues dans ce domaine où charlatans, faussaires et New-Agers à développement personnel et "spiritualité", pullulent.
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