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Critique de Alfaric


J'aurais pu laisser sa chance au produit comme on dit (2 étoiles ou 3 étoiles ?), mais ce bouquin est un vrai traquenard : une couverture superbe de Marc Simonetti, le prix Imaginales 2011 du premier roman (alors qu'il ne s'agit pas d'un premier roman, vu que l'auteur en avait déjà écrit deux ans avant et qu'il écrivait des nouvelles depuis 10 ans !), et la critique élogieuse d'Elbakin.net qui lui octroie la jolie note de 8,5/10 (notez bien que le chroniqueur est aussi le traducteur, ceci pouvant largement expliquer cela ^^)...

Ken Scholes nous refait le coup de l'association entre Fantasy et Science-Fiction post-apo, fort heureusement on est loin du repompage tolkieniste de Shannara... Il dit avoir comme références Roger Zelazny, Fritz Leiber et Michael Moorcock, mais c'est ballot car pour avoir beaucoup lu ces auteurs j'ai eu le plus grand mal à voir l'influence de ces derniers sur sa trilogie en 5 tomes, par contre les repompages d'Isaac Asimov, de Frank Herbert et de Tom Clancy sont eux par contre particulièrement explicites...

Pour faire simple la capitale Windwir a été détruire par l'utilisation des Sept Morts Cacophoniques, l'équivalent magique d'une arme de destruction massive, et toutes les puissances se disputent l'androïde amnésique Isaak qui serait à l'origine de la catastrophe (si vous n'avez pas repéré l'allusion à Isaac Asimov, et bien on ne peut plus rien pour vous ^^). Et à travers les POVs du vieux Petronus qui cache son jeu, du jeune orphelin Neb qui fait des rêves chelous, du roi tzigane Rudolfo et de la courtisane Jin Li Tam, on se retrouve avec le cahier des charges d'un bon vieux techno-thriller : le pape remplace le président, le prévôt ambitieux remplace le politicien véreux, le prince tzigane remplace l'officier honnête, Vlad Li Tam remplace le patron de la CIA qui est au courant de tout mais qui ne peut pas s'impliquer personnellement (et si on passe en VO on retrouve bien un « United States of machin truc » ^^)... A la limite pourquoi s'être emmerdé à donner un vernis science-fantasy à tout cela ???

Bon ben, qu'est-ce que ne va pas ?
- on est dans un récit choral divisé en POVs certes, mais tout est haché menu par le recourt à des chapitres de 4 à 6 pages qui empêchent systématiquement de développer et approfondir la caractérisation et la narration (horrible technique des ateliers d'écriture yankees qu'on retrouve par exemple dans "La Saga des sept soleils" de Kevin J. Anderson)
- les unités de temps, de lieu et d'action sont mal gérées, on nous vend un vaste pays qui au final ne semble guère plus grand qu'un département français tant les personnages semblent se téléporter d'un lieu à un autre... j'ai même senti que l'auteur était emmerdé par le fait que ses personnages ne puissent utiliser de téléphones portables comme dans tout bon techno-thriller qui se respecte, donc ces derniers passent leur temps à s'envoyer des tweets via des pigeons voyageurs ^^
- le style d'écriture usitée est hétérogène car on passe de beaux passages descriptifs comme ceux des marais, à des passages arides, basiques, pour ne pas dire utilitaires et dignes du pire auteur de best sellers en mode OSEF... Qu'est-ce que c'est que cette guerre qu'on suit par ellipse à travers des escarmouches entre commandos ? Bérets verts, navy seals, unités deltas, faites votre choix...
- alors si j'ai bien compris, l'auteur se sert de la Fondation et de la Seconde Fondation d'Isaac Asimov et du Bene Gesserit et du Bene Tleilax de Frank Herbert, et Rudolfo reprend le rôle de Leto Atréides, Jin Li Tam celui de Dame Jessica et le Prévôt Sethbert celui du Baron Harkonnen... Sauf qu'on ne cesse de décrire comme intelligent ce dernier qui est une véritable caricature ambulante, ne cessant de se comporter en méchant cartoonesque aussi butor que débile ne cessant de raconter tous ses complots au premier poivrot venu... C'est n'importe quoi, et cela tire ce tome 1 complètement vers le bas !!!

J'aurai pu passer sur toutes les maladresses, mais en conclusion on nous ressort le méchant millénaire Xhum Y’Zir, l'enfant élu par le destin et la prophétie qui nous dit qu'il est destiné à le vaincre... Autrement dit les pires clichés d'une certaine fantasy volontiers tolkieniste dont on ne veut plus !!!
Et puis avant de se lancer, il faut aussi signaler que si la série est terminée en VO elle s'est arrêtée au tome 3 sur 5 en VF ( sans parler de la malédiction des trilogies yankees en 5 tomes)...
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