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Critique de Ancolie


2006. Etriqué, malheureux, dans une vie qui ne lui convient pas, Simon décide de quitter sa femme. Il débarque chez son meilleur ami et lui annonce son envie de retourner au Rwanda. Simon était casque bleu lors du génocide des Tutsis en avril 1994. A la recherche de ses souvenirs, il nous raconte cette partie bouleversante de sa vie. Sa rencontre brutale avec l'Afrique, avec l'amour personnifié par deux jeunes femmes et aussi les heures noires et violentes du génocide. Son après Rwanda a été catastrophique : dépression, laisser-aller,… Sa vie ne ressemble plus à rien. Douze ans plus tard, il foule donc à nouveau le sol rwandais. Il a le sentiment que ce voyage pourra tout résoudre. Mais n'est-il pas déjà trop tard ?

Le style est direct, empressé comme le narrateur qui ne veut pas perdre une seconde dès que sa décision de partir est prise. Autant que l'écriture, les propos sont percutants. Rien ne nous est épargné, des délires sexuels de Simon aux détails des coups de machettes.
La chronologie du récit n'est pas linéaire. La dernière partie est un retour au présent qui ne manque pas de rebondissements et nous dévoile finalement ce qu'est devenu Simon. J'ai été déconcertée par ce personnage, il m'a autant émue que choquée.
Ce roman m'a bousculée. Rien ne nous est épargné et certainement pas la noirceur qui enveloppe le personnage principal.
Le fait que l'auteur ait lui-même été un para-commando au Rwanda renforce le côté véridique en ce qui concerne la partie africaine. Les propos de Simon sur la non-intervention de l'ONU et sur la déconfiture des militaires belges sautent aux yeux.
Et puis, il y a l'autre aspect du roman : Est-ce-que la violence engendre la violence ? Est-ce-que voir le mal à l'oeuvre dévoile en nous notre « fragment d'inhumanité » ?

C'est une lecture qui ne laisse certainement pas indifférent. Je l'ai lu avec empressement et l'intrigue prend des chemins inattendus. On en ressort troublé, un peu perdu dans nos convictions sur la nature humaine.
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