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Critique de Meygisan


Cette bd m'a quelque peu laissé sur l'expectative sur plusieurs points.
Dans un premier temps, je n'ai pas su situer le genre à laquelle elle appartient, car il me semble qu'elle touche à la fois au récit historique, mais également à la science fiction et au steampunk.
Historique car la locomotive 12004 a réellement existé et tout ce qui touche aux cheminots est parfaitement représentatif d'une certaine époque, révolue, mais qui appartient bel et bien à notre histoire et à l'histoire du chemin de fer en Europe. Sur ce point là, il suffit de s'en convaincre avec la somme d'éléments historiques qui parsèment le récit, ainsi que les quelques pages supplémentaires illustrées de fin de volume.
Science fiction, car il me semble que l'arrivée de l'électricité n'a pas permis de développer les réseaux de téléphériques comme cela est décrit. le téléphériques n'a jamais remplacé le chemin de fer dans les transports de marchandises.
Steampunk car il me semble que le point précédent est développé à partir d'une époque bien définie de l'histoire réelle. À partir de la fin de la vapeur, et de la disparition des locomotives, Schuiten développe un récit original et détourne l'histoire pour créer sa propre voie.
Les spécialistes en histoire me détromperont ou me donneront raison. Mais peu importe. L'essentiel réside, me semble t'il, dans cette nostalgie et ce passéisme, que tend à faire vivre l'auteur. l'attachement à une vie d'autrefois est le moteur de ce récit, et il passe également par l'attachement dont font preuve deux personnages, le principal van Bel attachée à sa locomotive, qui concentre à elle seule toute sa vie, mais également Edgar, cet ancien agent postal qui court après toutes les petites statuettes de sa danseuse ( la statuette représentant pour lui les heures de gloire de la poste). Tous deux éprouvent plus de sentiments à l'égard de leur "objet" qu'à l'égard de leurs semblables.
Pourtant, mais ce n'est pas clair, et pour moi, cela aurait été une piste à explorer plus avant, et à développer ( mais ce n'était sans doute pas le propos de l'auteur), il aurait été intéressant de s'attarder sur la relation qui se noue entre van Bel et la jeune Elya. Lui est âgé ( il appartient à un autre temps), elle est jeune ( et représente la jeunesse, l'avenir), et ce qu'ils entretiennent et incarnent chacun aurait mérité d'être mis plus en valeur pour marquer encore plus le passage d'une époque à une autre. Il aurait également été intéressant de développer l'aspect de leur relation qui révélerait que van Bel pourrait finalement s'attacher à un humain, et lâcher ainsi prise sur son objet.
Mais François Schuiten a préféré une autre conclusion.
Une bd qui peut se lire à plusieurs niveaux et qui a le mérite de proposer plusieurs interprétations selon la sensibilité du lecteur.
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