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Critique de florencem


J'ai décidé depuis l'année dernière de ne plus trop faire trainer mes lectures de saga, je me suis donc rapidement lancé avec le second et dernier tome de Monster of verity. J'avais en plus bien accroché au premier, il n'y avait donc aucune raison pour faire trainer les choses. Et globalement, cette lecture a été très sympathique, seule la fin m'a laissée un peu dubitative.

Nous avions laissé August et Kate face à un avenir très incertain. le premier devait maintenant pallier à l'absence de son frère aîné et à l'incapacité d'Isla à utiliser son pouvoir, tandis que la seconde, seule, avait décidé de se repentir en partant à la chasse aux monstres dans une autre ville. Rien de très réjouissant, mais en même temps, depuis le début, Monster of verity ne nous offrait pas un univers très joyeux. Et bien que je n'aime pas voir les héros que j'apprécie souffrir, ici, je n'avais jamais ressenti d'acharnement. Kate et August vivent dans un monde pourri, et ils font avec. Ils décident tous les deux d'agir plutôt que de subir. Et j'aime cet état d'esprit. Ce sont des combattants, des personnages forts qui ont leurs faiblesses, mais qui ne s'apitoient pas non plus. On a envie de les voir réussir, car il y a cette étincelle en eux que l'on veut voir perdurer.

Dans ce second tome, les états d'esprit de nos deux héros sont inversés. Et cette évolution était pour moi très intéressante. August qui était désespéré de devenir humain se focalise maintenant sur son côté "monstrueux" pour aider sa ville et les gens sous sa responsabilité. Kate qui voulait devenir un monstre pour que son père la remarque cherche maintenant à retrouver son humanité quitte à se mettre en danger. La bascule est vraiment une idée bien trouvée. Elle montre en fin de compte que l'on n'est pas l'un ou l'autre, mais plus un amalgame des deux. La frontière est très mince et comme le dit Kate la question n'est pas de savoir ce que l'on est, mais qui l'on est. A nous de nous définir et de ne pas nous arrêter à des étiquettes. Bien entendu, on peut pousser la réflexion bien plus loin, et sur d'autres sujets (sexualité notamment) et c'est ce que j'apprécie vraiment.

Concernant l'intrigue, j'ai apprécié les moments où nos deux héros étaient séparés. Cela nous permet de mieux appréhender leurs nouvelles vies et leur évolution. On voit aussi que le mal frappant Verity n'est pas un cas isolé. Cela complexifie l'univers tout en lui donnant un encrage plus compréhensible. Nous sommes toujours dans une démarche de pourrissement de la société, mais à d'autres niveaux encore. Et puis, il y a l'élément déclencheur qui fait que Kate décide de revenir chez elle. A partir de là, je vous avoue que mon intérêt a été plus important, étant très fan du duo et espérant un rapprochement. Plus de violence, mais surtout, une prise en main du problème des "monstres". On sent clairement que les cartes ont été distribuées et que la guerre est sur le point de basculer. L'un des clans doit agir pour gagner, mais qui aura le cran et les capacités pour le faire ? La société imaginée par Victoria Schwab a un réalisme que j'ai apprécié dès le départ. Et tout ce que l'on peut voir dans ce second tome était pour moi crédible et encore une fois très intéressant à décortiquer. La question du bien et du mal revient très souvent sur le devant, mais c'est aussi des choix de vies qui s'imposent. Et tout ce cheminement conduit à cette fin de plus en plus angoissante.

J'ai eu du mal à lâcher le roman. Les personnages sont un gros point fort, et les voir se débattre et tisser des liens étaient pour moi assez addictif. J'ai aimé les suivre et surtout les voir évoluer. Là-dessus, je n'ai rien à redire surtout que les sentiments de chacun sont très bien développés. L'alternance de points de vue est aussi vraiment top. J'ai juste regretté ici le mélange de ces points de vue dans un seul chapitre, ce qui était parfois confusant. Mais cela permet aussi des parallèles temporels simultanés et ici cela a toute son importance. Car nous avons beaucoup de protagonistes principaux à suivre dont les actions se répercutent sur les autres. Je ne dirais pas qu'il y a beaucoup d'action avec le recul, mais suffisamment pour maintenir la tension et donner envie de tourner les pages.

Parlons maintenant du gros point négatif, pour moi, avec cette fin de la duologie. La conclusion de la saga ne m'a pas convaincue, et surtout je l'ai trouvé un peu vite expédiée. En lisant le mot de Victoria Schwab, on comprend que l'auteur a fini d'écrire ce roman dans la douleur et cela ne fait qu'accentuer mon ressenti. Vu l'univers, je me doutais que la fin ne serait pas heureuse, mais il y a tout de même une marge entre l'acharnement et le happy ending. Plusieurs personnages disparaissent, et je m'y étais préparée, mais j'ai trouvé ces morts expéditives, pas nécessaires, très peu travaillées, et surtout avec un acharnement qui était la goutte de trop. Les personnages en question en avaient déjà tellement bavé... que j'ai été plus blasée qu'autre chose. C'est à peine si j'ai ressenti de la tristesse, car encore une fois, ces morts n'ont pas assez d'impact au final, et coupe court aussi aux symboles qu'ils représentaient. Quid aussi du futur. Nous n'avons pas vraiment d'aperçu de ce qu'il se passera ensuite. J'ai donc eu l'impression d'un "tout ça pour ça". Quid des réponses entourant les monstres. Quid de Léo et de son impact sur August. Quid de Prosperity. Et là je crois que c'est ce qui me chagrine le plus. Tout reste en suspens. Et c'est un sentiment que je n'aime pas vraiment dans une lecture. On peut laisser une fin ouverte, je n'ai rien contre cela, mais il faut tout de même donner aux lecteurs de la matière à s'imaginer la suite. Et là, rien.

Monster of verity reste tout de même une très bonne duologie, très addictive et originale. Franchement, mis à part les dernières pages du tome deux, j'ai vraiment beaucoup aimé. Les personnages sont attachants, l'univers intéressant sur cette notion du bien et du mal et des conséquences de nos actes et le rythme bien soutenu. Cela faisait un moment que je n'avais pas lu un roman du genre avec autant d'entrain, et je comprends tout à fait son succès. Et malgré mon mécontentement concernant sa conclusion, la saga reste pour moi dans sa globalité une réussite. Je ne me focaliserai pas sur ce point-là, qui n'est certes pas anecdotique, mais qui ne représente pas tout le travail de création de Monster of verity pour moi.
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