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Critique de KiriHara


Quand on évoque les auteurs de la littérature fasciculaire du début du siècle dernier, on pense très rarement à citer René Schwaeblé… et pour cause, celui-ci n'a écrit que quelques récits sentimentaux et 7 récits policiers, dont celui du jour, « le Rayon Invisible ».

Le reste de la production de ce docteur en droit et en médecine est constituée d'études de moeurs et de livres de vulgarisation scientifique, voire ésotérique.

René Schwaeblé est né le 13 mars 1873 et serait mort, selon Wikipédia, le 26 mai 1922…

Mais d'autres sources évoquent un décès en 1938 et comme un Paul-René Schwaeblé, né à la même date, a été définitivement réformé le 26 septembre 1922, et étant donné les dates d'édition de certains de ses ouvrages, je me conforterai donc plutôt à cette seconde date (Wikipédia n'a pas toujours raison)…

Bref.

7 fascicules policiers à son actif, tous destinés à l'éditeur Ferenczi et tous publiés dans la collection « le Roman Policier » entre 1920 et 1927 (réédités quelques années plus tard dans « Police et Mystère » comme beaucoup de titres de cette collection).

« le Rayon invisible » est le dernier titre publié des 7.

Dans une ville non citée, les présidents du tribunal meurent mystérieusement après avoir siégé pour la première fois. À 15 h, ils ressentent une douleur au dos, puis vient la fièvre, le délire, l'engourdissement et la mort.

Tous les médecins, scientifiques, policiers qui se sont penchés sur l'affaire s'accordent à dire qu'ils n'y comprennent rien. Toutes les hypothèses ont été étudiées, aucune n'a apporté de réponse.

Aussi, quand André Mortier, fils du nouveau président du tribunal, voit la date de l'entrée en activité de son père approcher, sa fébrilité ne fait que croître. Alors, il décide de mener sa propre enquête pour sauver son père.

Bon, on peut s'accorder à dire que les différents récits policiers de Schwaeblé (du moins ceux que j'ai lus) ont plusieurs points communs. D'abord, il est souvent question de romance (mais c'était le lot de tous les fascicules policiers de l'époque). Mais une romance souvent mise à mal par un crime commis ou à venir et pour lequel l'un ou l'autre du couple se lance dans une enquête pour permettre à son couple de survivre au drame…

Ensuite, il n'est pas rare, et on le comprend, qu'il soit souvent question de médecine, soit de prêt, soit de loin.

Enfin, les crimes mystérieux sont souvent présents, que ce soit des meurtres par poison ou par des inventions…

Ici, tous ces éléments sont présents et il faut noter qu'un autre s'y ajoute : la magistrature, le droit, le tribunal, ce qui, là aussi, étant donné la carrière de l'auteur, est logique.

Bref. On retrouve donc tous les éléments que l'on est en droit d'attendre de Schwaeblé dans ce court récit.

Pour autant, malgré le sujet central (de mystérieux assassinats) difficile d'affirmer que l'on a réellement à faire à un récit policier. Même s'il y a une succincte enquête du fils du président du Tribunal, même s'il y a un tueur en série, même s'il y a mystère.

Car on sent l'envie de l'auteur de se pencher plus sur le « qu'en dira-t-on » sur l'appétit des foules pour le glauque et le drame, que réellement sur le côté policier de l'affaire.

Peut-être fut-il influencé par ses propres ennuis avec la justice, son propre procès pour où il fut accusé de harcèlement par sa compagne (qui venait de lui tirer deux balles dans le dos) et même de s'être débarrassé de sa précédente épouse…

Rebref.

Toujours est-il que, bien que manquant un brin d'aspect policier, se récit se lit (comme les autres de l'auteur) avec un certain plaisir d'autant que Schwaeblé possédait une plume agréable et qu'il n'hésitait pas, malgré le manque de place dans un fascicule de 32 pages, à s'épancher un peu sur des descriptions de la nature et des gens…

Malheureusement, le coupable est tout trouvé, d'autant que l'auteur sème grossièrement les indices derrière lui, mais la question n'étant pas au centre de ce genre de récit court, cela ne nuit pas tant que cela à la lecture.

Au final, un récit pas si policier que cela, mais plaisant à lire et c'est déjà bien.
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