Rouge. Il y a déjà un moment que c’est rouge. Rouge partout, rouge dedans et rouge dehors, il n’y a plus d’autre couleur. Rouge brûlant, rouge comme la terreur d’un soleil invaincu qui me darde sans pitié de ses rayons acérés. Rouge. La terre est rouge comme une orange sanguine. Rouge tuerie, rouge boucherie, la bave aux lèvres annonce le repas du guerrier. Rouge sanglant, rouge telle une éternité en fusion, tel un lac de lave dans lequel je me baigne et me brûle...
Je ne crois pas être quelqu’un de foncièrement mauvais. Au contraire, j’ai le sentiment de m’en tenir le plus souvent possible à ce que l’on appelle « le bien », avec la marge d’erreur liée à l’absolue solitude à laquelle je suis astreint. Bien entendu, je suis parfois victime de « glissements », mais le noir et le blanc n’existent que dans les films expressionnistes allemands, n’est-ce pas ?