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Critique de magielivres


40 manteaux et un bouton de Ivan Sciapeconi, un livre qui m'a énormément touché, beaucoup de chagrin, mais aussi d'entraide, de solidarité, elle est magnifique, la bonté apportée à ces enfants qui en avaient grand besoin.

Natan, un gamin heureux entre un père qui racontait que des histoires drôles, "Ces après-midi-là un sifflement lent et régulier s'élevait du fauteuil. Je m'approchais de mon père pour regarder l'intérieur de sa bouche. Pour voir si elle abritait un mécanisme secret, car c'était de cette bouche que sortaient toutes les histoires. » sa mère, son frère, son oncle, ne se doutait pas de ce que la vie pouvait lui réserver. Personne ne se doutait.

« Tandis que moi, je l'ai toujours redoutée. C'est pour ça que je cours. Je n'arrête pas, depuis que je suis né. Je suis sorti à toute vitesse du ventre de ma mère, dès que j'ai pu, sans qu'elle s'en aperçoive.
Elle a dit : « Il arrive » et j'étais déjà là entre ses jambes. Ma grand-mère en a vu naître beaucoup, des enfants, mais avec moi, elle n'a pas eu le temps d'attraper la serviette et la bassine d'eau chaude. J'ai été trop rapide.
J'ai appris à courir avant même de savoir marcher.
Je courrais dans les rues de Charlottenburg. Je passais chez la vieille Mizrachi, prenais le panier à provisions pour le porter chez l'oncle Hermann. Je courrais ravi, même sur le chemin de l'école : je n'avais pas encore fait la connaissance de Mme Meyer."

Ils avaient allumé les premiers incendies, les questions, il ne faisait pas si froid, pourquoi ? "Ils", c'était les chemises brunes. Son père ne rit plus, ne sort plus. Et à partir de ce moment, Natan devra toujours courir pour essayer de survivre.

Son père a été arrêté, une nuit de 1942, il fut obligé d'abandonner sa mère et son frère, une association faisait le maximum pour sauver tous les enfants juifs capables de se débrouiller seuls. Aidés par de bonnes âmes, un convoi de quarante enfants, en camion et en train débarque à la gare de Nonantola, dans la province de Modène.

Ils sont accueillis dans l'immense villa Emma, une vaste propriété, où ces jeunes déracinés font connaissance et créent des liens très forts. Tout le village pourvoira au bien être de ces exilés, les paysans partageront leur nourriture, le menuisier leur fabriquera des lits, chacun apportera quelque chose. Même dans ce lieu tranquille, ce garçon sauvage ne parvient pas à renoncer à sa méfiance. Pourtant, ici, il n'y a ni étoiles jaunes, ni ghetto, ni rafles.

Natan, fera tout pour enregistrer et noter les noms de toutes les personnes qui les ont aidés, pour lui c'était très important de se souvenir des bienfaits qu'on leur prodiguait.

Malheureusement le 8 septembre 1943, les nazis arrivent à Nonantola et de nouveau il faut fuir. Ils ne sont plus seuls, le village entier est prêt à les protéger. Il faut faire vite. Réussiront-ils ?

Inspiré de faits réels, un magnifique récit d'héroïsme collectif et de solidarité vu à travers les yeux d'un enfant.

"Une histoire vraie qui apporte de la lumière dans les ténèbres de la Shoah." Donna Moderna.

J'ai adoré ce livre, on passe par toutes les émotions. Il y a tellement de phrases que j'aurais voulu relever. Très beau. Heureusement qu'à cette époque il y avait quand même de belles personnes.

Postface
"J'ai connu beaucoup d'enfants en fuite. Des enfants arrivés dans des embarcations de fortune ou hébergés en foyer.
Quand j'ai pris connaissance des évènements qui s'étaient déroulés à la villa Emma, j'ai pensé que chaque enfant, fille ou garçon, mériterait un village comme Nonantola et un guide comme Josko."

J'espère que je vous aurais donné envie de lire ce très beau récit. Bonne lecture à tous. Vous serez touché par Natan, un enfant très courageux et lucide.




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