AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un seul parmi les vivants (18)

C'était l'existence à laquelle leur père désirait qu'ils échappent. Economiser sur tout. Faire et refaire les comptes et se demander comment on pourrait s'en sortir. Essayer de se fournir ailleurs que dans le magasin de la filature. Ici, on n'avait le choix qu'entre l'usine et l'armée. Le pays entier allait mal. Des terres que les familles possédaient depuis des générations devenaient soudain sans valeur.
Commenter  J’apprécie          80
Le shérif avait croisé toutes sortes de représentants du genre humain, et bien qu’il n’eût pas le don de sa grand-mère, il lui suffisait d’observer quelqu’un pour connaître ses bizarreries et ses excentricités. Ses secrets. Ainsi, en étudiant les yeux sombres de Tull, il sut que c’était un homme dont les secrets remontaient à la plus tendre enfance, si profondément refoulés qu’il ignorait peut-être lui-même leur nature. Quoi que ce fût qui lui était arrivé, il réagissait comme un chien devenu méchant pour avoir été trop souvent battu. Ce n’était pas le mal que Chambers lisait dans le regard de Tull, mais l’indifférence amorale d’un univers sans dieu. Le mal signifiait au moins qu’il existait dans le monde quelque chose de plus grand que nous, alors que Tull semblait affirmer qu’il n’y avait que le néant. Le vide absolu.
Commenter  J’apprécie          60
Des soirs pareils, Tull entendait dans sa tête les accents plaintifs du blues de Bessie Smith… On ne pouvait pas dire qu'en approchant de la cinquantaine il vieillissait comme un bon whisky, mais plutôt qu'il s'éventait telle une bière abandonnée sur un comptoir. « Personne sait quand t'es au bout du rouleau », chante Bessie Smith, les paroles les plus sensées que quiconque ait jamais prononcées. On emmène ses amis faire la noce, on leur paye de l'alcool de contrebande, on leur prête de l'argent pour une partie de cartes, mais une fois la bouteille vide, l'argent envolé et les cartes rangées, les amis s'en vont en emportant un bout de votre âme et vous laissent dans votre château à méditer sur la vie et la mort.
Commenter  J’apprécie          50
Bien qu'elle eût déjà deux enfants presque adolescents, elle était encore belle. Elle descendait en ville de temps en temps et attirait toujours les regards. Elle avait des cheveux d'un blond très doux, un joli teint et un délicat visage aux traits fins où les premières rides ne tarderaient pas à apparaître. Ses cheveux commençaient à se clairsemer, et il l'imagina à dix-sept ans avec une masse de boucles, une peau colorée, appétissante comme une pêche prête à être cueillie - mais le temps prélevait son tribut sur tous les habitants de la colline de la filature. La vie ne l'avait pas trop maltraitée, mais il savait que d'ici quelques années, devenue une vieille femme flétrie, maigre et toute voutée, elle aurait l'air d'avoir soixante-dix ans. L'âge s'abattait soudain sur vous, belle jeune fille un jour, grand-mère le lendemain.
Commenter  J’apprécie          40
Mary Jane et son frère étaient musclés, forts pour leur âge. Nourris à la ferme, élevés à la ferme, presque comme du bétail, ils travaillaient sur l'exploitation après l'école, et malgré ses difficultés, leur père leur interdit de laisser tomber les études. Il paraissait savoir, avant même d'être physiquement épuisé, que ce n'était pas une vie pour leur génération et que le monde était sur le point de subir de grands changements, à l'exemple du chemin de fer qui apportait le progrès.
Commenter  J’apprécie          40
La chance souriait à la famille de Mary Jane. Il le croyait vraiment. Quand la ferme avait coulé, ils avaient réussi à trouver du travail tous ensemble, et Joe et Susannah menaient à Bell une existence confortable. Ils avaient une belle petite famille et des revenus réguliers. Tout allait bien. Une partie de cette chance avait rejailli sur Mary Jane, mais parfois la source se tarit, et voilà que vous vous retrouvez à courir dans la forêt en essayant d'éviter les balles qu'on vous tire dans le dos.
Commenter  J’apprécie          40
- Voyez-vous, Furman, on ne peut jamais savoir de quelle violence la bête humaine est capable quand elle considère les choses à travers l'illusion du libre-arbitre.
Commenter  J’apprécie          40
C’est drôle, quand l’armée m’a annoncé la mort de mon mari, j’ai été triste, mais en même temps soulagée à la pensée que j’avais encore mon fils, qui était trop jeune pour que l’armée me le prenne. Lorsque j’ai appris ce qui était arrivé à Jimmy, j’ai eu l’impression que le monde n’était plus qu’en noir et blanc, et depuis, il est resté comme ça.
Commenter  J’apprécie          40
Parfois, on se retrouve pris dans un engrenage. On débute modestement, un alambic au bord de la rivière pour économiser un peu d'argent. Fabriquer son propre bourbon plutôt qu'enrichir Larthan Tull. Et une fois qu'on a déniché la bonne formule, on commence à vendre un bocal par ci, un bocal par là. Un pur alcool de maïs, sans additifs d'aucune sorte. Puis on élabore un plan, on choisit quelques associés, et les affaires démarrent. Ce n'est pas prévu au départ. Ca arrive comme ça. De même qu'il arrive que ça ne plaise pas à quelqu'un, qui vous accuse d'avoir tout manigancé et qui prend un fusil.
Commenter  J’apprécie          30
- Larthan ne vend rien de mal. Il vend du bourbon.
Commenter  J’apprécie          30





    Autres livres de Jon Sealy (1) Voir plus

    Lecteurs (129) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2873 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}