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Critique de fanfanouche24


Gros Coup de coeur plein de tendresse et d'émotions aussi simples que désarmantes !

En 1966, Robert Simon,orphelin, la trentaine, employé journalier sur un marché d'un quartier populaire de Vienne, décide de réaliser un rêve : reprendre et redonner vie à un café abandonné devant lequel il passe chaque jour.
Il va s'atteler à la " renaissance " de ce bistrot, le remettre en état et enfin l'ouvrir avec fierté.

Nous allons faire connaissance avec la " nouvelle famille" de Simon: ses habitués, ses clients quotidiens : la majorité étant des gens modestes aux vies plus ou moins malmenées, beaucoup de personnes seules...

Son café devient un lieu où chacun peut se poser, souffler, oublier un moment le dur quotidien...Simon consacre exclusivement son temps à son café, auquel il n'a pas même trouvé de nom...

Ce qui correspond surtout à la modestie et à la discrétion de notre nouveau cafetier. Il finira par prendre juste une journée de repos: le mardi, où , seul, il va marcher dans la nature, pour se ressourcer !

Hormis ses clients, sa vie est traversée par deux autres personnes: sa logeuse, une vieille dame, veuve de guerre, qui lui fait à manger et se trouve comme une présence maternelle pour lui et Mila, jeune couturière ayant perdu son travail , qu'il va embaucher pour l'aider, car la besogne ne manque pas dans ce bistrot , réunissant de plus en plus d'habitués !

Le temps file....avec les peines, les joies de tout ce petit monde...mais un jour le couperet tombe : son propriétaire ayant mal géré ses biens, endetté jusqu'au cou, se voit contraint de cesser le bail à Simon; le café doit fermer ses portes...

On a l'impression que Simon est anesthésié ; il ne semble pas touché par le chagrin...ou est-il seulement fataliste, résigné..?

.Toutefois, il organisera avec Mila une très belle fête de départ pour réunir tous ses clients fidèles depuis des années...et chacun profitera un maximum de ces derniers moments de convivialité et de chaleur humaine , dans cette " famille de coeur" qu'ils se sont créés, au fil des jours..!

On ne peut s'empêcher d'être triste de voir s'achever cette jolie bulle de camaraderies et ce lieu de réconfort pour cette " attachante troupe" de cabossés ...

Simon écrira une lettre à ces Messieurs les huissiers...et finalement, la déchirera....j'en transcris un extrait, significative de toute la tendresse se dégageant de ce texte,

Texte que je trouve très en harmonie avec nos couleurs du moment: celles de l'automne : à la fois chaudes, mordorées et pleines de mélancolie !

"Messieurs,

Il s'agit de mon café au marché des Carmélites. Je dis que c'est un café, bien que personne à part moi ne l'appelle comme ça.Et je dis que c'est le mien, bien que sur le papier il ne m'ait jamais appartenu.Il y a dix ans c'était un trou poussiéreux, maintenant, tous les soirs sauf le mardi, il y vient des gens qui veulent oublier au moins quelques heures tout ce bazar autour d'eux.Il y y fait chaud, l'hiver les fenêtres ferment bien, on peut boire quelque chose et surtout on peut parler quand on a besoin et se taire quand on en a envie.Le monde tourne toujours plus vite, et parmi ceux dont la vie ne pèse pas assez lourd, il y en a parfois qui sont laissés sur le bord de la route.
Alors n'est-ce pas une bonne chose qu'il y ait un endroit auquel se raccrocher ?

Maintenant vous allez peut-être vous dire : ils n'ont qu'à aller ailleurs, ces pauvres bougres, le changement ça fait mal, rien n'est éternel, etc.Et bien sûr vous avez raison.Mais je connais des gens pour qui le bout de la rue, c'est déjà trop loin.Ceux- là, ce n'est pas le changement qui leur fait mal, mais tout le corps, parce qu"ils passent leur journée à crapahuter sur un chantier ou à se courber devant une machine, ou simplement parce qu'ils sont trop vieux
ou trop abîmés ou les deux à la fois."

On ressent vivement la tendresse et la bienveillance de l'auteur pour tous ses personnages !





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