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Critique de raton-liseur
Je suis tombée par hasard sur ce titre, publié par la petit maison d'édition TohuBohu dans sa collection maritime. le titre m'a fait sourire, j'y ai vu une promesse d'un récit de voyage au ton décalé, c'était la fin de l'année et l'envie de légèreté qui vient avec, je me suis laissée tenter…
Le livre n'est finalement pas aussi léger qu'on pourrait l'espérer, car Albert Seigneurie, épicier parisien de la fin du XIXème siècle prend son rôle très au sérieux. Il ne fait pas le tour du monde (ou plus exactement, le voyage à Hanoï pour participer à une exposition commerciale puis le retour par les Etats-Unis) pour son plaisir, mais en commerçant averti. Ses descriptions des endroits traversés sont donc bien particulières car, s'il s'arrête de temps en temps pour contempler un paysage ou décrire une coutume (mais d'autres l'ont mieux fait que lui, comme il le dit, il n'est donc pas la peine de s'y attarder), c'est bien avec l'oeil d'un homme d'affaire qu'il aborde ces rivages exotiques. Et, qu'il soit question des colonies françaises en Indochine ou des villes américaines tout juste sorties de terre, ce qu'il y voit, ce sont principalement les potentialités commerciales.
En homme de son temps, Albert Seigneurie est partisan de la colonisation, à la fois oeuvre civilisatrice et opportunité commerciale. Tout ce qui lui est étranger (la cuisine, la musique, dans une moindre mesure l'architecture) est vu avec dédain, ce qui est un étrange parti pris pour un voyageur : refuser de se frotter à l'altérité. Ensuite, il est difficile de savoir dans quelle mesure ces observations de voyage sont objectives ou dans quelle mesure ce voyage n'est qu'un grand biais de confirmation. En tout cas, Albert Seigneurie aime dégoiser sur l'incurie de l'armée, sur la mauvaise administration des colonies et porter aux nues la liberté de commerce et d'entreprendre. Cela en devient parfois un peu pénible et son esprit qu'il qualifie lui-même d'esprit gaulois, quoique cela veuille dire, rend souvent le texte un peu lourd et répétitif.
Un livre qui n'est pas indispensable, donc, mais intéressant comme un contre-point à d'autres récits de voyage et comme un témoignage original d'une époque et de ses idées reçues.
Le livre n'est finalement pas aussi léger qu'on pourrait l'espérer, car Albert Seigneurie, épicier parisien de la fin du XIXème siècle prend son rôle très au sérieux. Il ne fait pas le tour du monde (ou plus exactement, le voyage à Hanoï pour participer à une exposition commerciale puis le retour par les Etats-Unis) pour son plaisir, mais en commerçant averti. Ses descriptions des endroits traversés sont donc bien particulières car, s'il s'arrête de temps en temps pour contempler un paysage ou décrire une coutume (mais d'autres l'ont mieux fait que lui, comme il le dit, il n'est donc pas la peine de s'y attarder), c'est bien avec l'oeil d'un homme d'affaire qu'il aborde ces rivages exotiques. Et, qu'il soit question des colonies françaises en Indochine ou des villes américaines tout juste sorties de terre, ce qu'il y voit, ce sont principalement les potentialités commerciales.
En homme de son temps, Albert Seigneurie est partisan de la colonisation, à la fois oeuvre civilisatrice et opportunité commerciale. Tout ce qui lui est étranger (la cuisine, la musique, dans une moindre mesure l'architecture) est vu avec dédain, ce qui est un étrange parti pris pour un voyageur : refuser de se frotter à l'altérité. Ensuite, il est difficile de savoir dans quelle mesure ces observations de voyage sont objectives ou dans quelle mesure ce voyage n'est qu'un grand biais de confirmation. En tout cas, Albert Seigneurie aime dégoiser sur l'incurie de l'armée, sur la mauvaise administration des colonies et porter aux nues la liberté de commerce et d'entreprendre. Cela en devient parfois un peu pénible et son esprit qu'il qualifie lui-même d'esprit gaulois, quoique cela veuille dire, rend souvent le texte un peu lourd et répétitif.
Un livre qui n'est pas indispensable, donc, mais intéressant comme un contre-point à d'autres récits de voyage et comme un témoignage original d'une époque et de ses idées reçues.
