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Critique de Gruizzli


Il est certain que j'ai une certaine admiration de base pour l'auteur, dont les oeuvres précédentes (Sunstone et Sunstone : Mercy) sont rentrées dans mon panthéon personnel des oeuvres marquantes. Autant dire que j'attendais avec une certaine impatience de voir ce qu'il allait bien pouvoir nous pondre sur le personnage de Harley Quinn, dont je ne connaissais que les grandes lignes mais sans rien connaître en terme de lecture. Il faut dire que je ne suis pas un inconditionnel de Batman et des super-héros en général.

Et là, je retrouve tout ce que j'ai apprécié précédemment chez l'auteur : l'humanité des personnages, les relations ambiguë et complexes, les personnalités marquantes. A travers la découverte de Harleen Quinzel, on suit toute l'évolution d'une folie dans laquelle elle sombre petit à petit, finissant par l'embrasser totalement. C'est finement mené, l'auteur laissant toujours une nuance dans le couple Harley Quinn/Joker qui semble malsaine, sans savoir si c'est uniquement de la folie ou si une part de vérité subsiste dans tout cela. Les dialogues et la progression de l'histoire ont quelque chose de réellement malsain, l'auteur ayant réussi à mettre le doigt sur une forme de folie bien dérangeante. Et je ne parle pas de sa vision du Joker, bien loin de certaines autres incarnations et devenant, ici, un véritable danger de folie et d'intelligence. La réalisation est au poil, donnant une vision de Gotham bien sombre, mais aussi bien actuelle. En un sens, je trouve que cela fait écho aux derniers films qui s'étaient faits, notamment Joker avec Joaquin Phoenix, où des thématiques apparaissent : la solitude, la façon dont le monde est, la place des riches et des pauvres (notamment dans les bourses attribuées aux recherches), etc ... Ce n'est pas un développement sociologique, mais une toile de fond de l'histoire qui donne quelque chose de plus pesant à cet univers. Et j'ai beaucoup aimé cela !
Après, c'est principalement la relation entre Harely Quinn et le Joker, mais aussi avec le reste des personnes, qui donne tout son sel à l'histoire. J'ai beaucoup apprécié le fait que l'auteur arrive à faire ressentir le basculement dans la folie sans que cela ne paraisse trop gros. C'est un cheminement logique et qui prend son temps, avec un final de toute beauté pour ce genre d'histoire.

Le dessin de Stjepan Seijic convient très bien à ce genre d'histoire, avec les couleurs qui se marient à l'ambiance et servent le récit, tout autant que les constructions de planches travaillées et originales, qui permettent de varier les cadrages et les plans. le dessin permet de s'immerger assez vite, sans jamais paraître froid ou détaché. On est plongé dès la première planche dans la tête de Quinzel, et l'on n'en ressortira qu'à la dernière page ...

Sans aller jusqu'à crier au génie comme je l'ai fait pour Sunstone, je dois dire que ce comics est d'une excellente facture et une très belle interprétation de la mise en folie de Harley Quinn. Ce genre de comics m'attire tout particulièrement parce qu'il ne faut pas être un fan de l'univers Batman pour le comprendre et l'apprécier, et qu'il est largement suffisant à lui-même, n'appelant rien de plus. Une bien belle écriture pour une mise en page qui régale, et nous voila avec un comics des plus appréciables !
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