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Critique de JIEMDE


Y a des trucs, que veux-tu, ça se discute pas : Peugeot ou Renault ? PSG ou OM ? Apple ou Samsung ? Papier ou liseuse ? Selby or not Selby ?

Alors si t'as du mal avec le noir très noir, l'alcool en mode biture, le sexe en mode trav et trash, la violence dans tout ce qu'elle a de plus machiste et la désespérance généralisée, passe ton chemin !

Pour les autres, c'est parti pour Last Exit to Brooklyn, oeuvre majeure d'Hubert Selby Jr (vaillamment traduite par Jean-Pierre Carasso et Jacqueline Huet) qui a longtemps, trop longtemps, trainé dans ma PAL.

Dans ce Brooklyn des bas-fonds et des grands paumés, Selby nous plonge dans le quotidien d'Alex, Rosie, Georgette, Vinnie, Harry, Lucy, Abe ou de l'inoubliable Tralala. Des femmes, des hommes, des travestis, des gays, des bis qui survivent sous perfusion de zedrines, de shit, de binouses et de sky.

Mais ces artifices ne sont même pas suffisants pour oublier la dèche du quotidien. Reste alors la violence. Sur un biffin égaré. Ou à défaut, une prostituée, sa femme, un enfant…

Voyous, prostitués ou syndicalistes, ils n'ont qu'une obsession : profiter du système ou plutôt de ses failles. Un protecteur à conserver, un client à pigeonner, une position sociale temporaire à surexploiter : tout est bon pour quelques dollars.

Roman à la construction, au style et à la syntaxe incroyables, Last Exit to Brooklyn est le roman de la désespérance absolue, du fond touché massivement, de l'inhumanité assumée, de l'amour jamais assouvi.

Et n'attend pas une lueur d'espoir chez Selby, même si certaines scènes chez le Grec ou à Manhattan touchent au grandiose malsain quand cette cour des miracles festoie, rappelant parfois des passages De La Famille royale de Vollmann.

Voilà un must-read qui en rebutera plus d'un (et d'une), un livre sous tension traversé par le saxo de Bird et une première incursion chez Selby qui m'a réjoui et qui en appelle d'autres.
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